Dis, comment c'est, chez toi ? { Jivan

Les deux jeunes étaient encore sur la terasse d'un bar dans la ville, où ils avaient appris à mieux se connaitre, lorsqu'ils avaient tout deux décidé de se rendre à la villa de Jivan. Celui-ci avait promis à Capucine de lui apprendre à faire du skate. Cicy avait bien-sûr accepté avec un grand sourire. Elle était vraiment impatiente de commencer les cours. Jivan, toujours aussi adorable, lui paya le verre et Capucine le remercia d'un beau sourire. Puis, les deux jeunes étudiants se mirent en route vers la villa de Jivan. Ils prirent un taxi, car la villa était quand même assez loin du bar, et aucun d'eux ne se sentait de faire la route à pieds. En sortant du taxi, Capucine prit le bras de Jivan. Le contact humain était très important pour elle. Elle touchait parfois les gens quand elle leur parlait, et touchant l'épaule, ou la main. Quand elle marchait en compagnie d'un homme, elle aimait le tenir. Ce n'était pas pour montrer qu'il lui appartenait, c'était juste par habitude, par envie. Les deux jeunes avaient tous deux vue dans les yeux de l'autre des émotions étranges qu'aucun ne s'était expliqué. Peut-être étaient-ils heureux, tout simplement. Mais peut-être était-ce bien plus...

Capucine laissa Jivan la guider. Il connaissait le chemin mieux qu'elle. Ils marchèrent quelque minutes avant de se retrouver devant la villa en question. Comme à son habitude, Capucine ne regarda pas l'extérieur du bâtiment. Pour elle, le plus important, c'était l'intérieur. Elle attendit, enfin trépigna d'impatience pendant que Jivan insérait la clef dans la serrure. Il l'avait prévenu que la villa était assez bien rangée puisqu'il ne s'était pas installé depuis assez longtemps pour avoir mis du bazar. Capucine appréciait de rencontrer enfin un homme qui sache ranger. Tous ceux qu'elle avait rencontré étaient vraiment bordéliques, et Capucine n'appréciait pas. Elle même était un peu comme ça, mais elle n'était pas sale. Elle essayait de ranger quand elle pouvait. En tout cas, sa chambre était toujours assez ordonnée, même si quelques petites choses n'étaient pas à leur place. Et puis, Capucine se sent très mal à l'aise lorsqu'il y a trop de bazar. En tout cas, la jeune femme fait le ménage régulièrement, même si ça ne lui plait pas du tout. Quand elle le pouvait, elle se débrouillait pour que quelqu'un d'autre le fasse mais quand elle ne trouvait personne, elle était obligée de s'y mettre.

Jivan finit par ouvrir la porte et Capucine se glissa à l'intérieur. Elle remit quelques mèches en arrière et huma l'air. Déjà, ça ne sentait ni la transpiration ni le renfermé. C'était déjà ça. D'habitude, les hommes ne sont pas très ordonnés et ont tendance à être sales. Ce que détestait Capucine, d'ailleurs. Elle attendit que Jivan entre avant d'aller plus loin et posa son sac à main à ses pieds...

[ A toi de décrire ^^ ]

Capucine découvrait la villa de Jivan pour la première fois. Elle passa quelques minutes à regarder autour d'elle, marchant jusqu'au milieu de la pièce pour avoir un meilleur point de vue. Elle remarqua que la décoration était assez sobre. Elle aimait bien l'intérieur. Il était classe, assez design, moderne. Dans la salle à manger, elle remarqua quelques tableaux et sourit. Elle s'attendait vraiment à ce que l'intérieur soit tout blanc et pas très décoré. Mais au contraire. Elle se sentait assez bien dans cette villa et, pour des hommes, l'intérieur n'était pas mal du tout. Ca lui plaisait assez. Peut-être qu'elle s'inviterait chez eux, plutôt que de rester dans son appartement.. Non, quand même. Capucine n'est pas si impolie. En parlant de son appartement, il fallait vraiment qu'elle commence à le décorer.

Quand elle se retourna, elle fit un " waouh " admiratif en remarquant pour la première fois la baie vitrée. Elle s'approcha, et regarda la vue qu'elle donnait. On voyait presque toute la ville mais aussi l'océan. C'était vraiment magnifique. Ils avaient de la chance! Quand elle posa son sac à ses pieds, Jivan lui proposa de le mettre sur le canapé. Offre qu'elle déclina avec un sourire. Ce n'était qu'un sac de plage. Encore, si c'était son sac à main rouge adoré, elle n'aurait pas hésité, mais ce simple panier n'en valait pas la peine.

" C'est vraiment classe, chez toi. ", dit-elle avec un sourire. Elle ne savait pas qui avait décoré, mais en tout cas il l'avait bien fait. Capucine se demanda comment pouvait être la chambre de Jivan.

Justement, il posa sa main sur son dos et la guida jusqu'à la chambre. Au contact de sa main, Capucine recut un léger frisson. Pourtant, il n'avait pas la main froide. Etrange. Ils grimpèrent les escaliers, assez raides, c'est vrai, mais Capucine était assez en forme. Capucine laissa Jivan ouvrir la porte. Ce n'était pas chez elle, alors elle n'allait pas commencer à faire sa sans gêne. Ils pénétrèrent ensemble à l'intérieur et Cicy regarda autour d'elle, détaillant chaque meubles comme elle l'avait pour le salon et la salle à manger. Sa chambre était aussi classe que le reste de la villa. Un peu plus décoré, il faut l'avouer. Elle s'attendait aussi à trouver des vêtements un peu partout au sol, ou encore une odeur de fade, mais bizarrement, rien de tout cela. C'était rangé, ordonné, propre. Accrochés au mur, elle remarqua des posters de skate et d'autres photos de personnes qu'elle ne connaissait pas. Il y avait aussi des photos de famille, enfin elle le supposait. Elle marcha jusqu'au milieu de la pièce et s'assit sur le lit. Moui, assez confortable. Capucine remarqua qu'il possédait un lit double, mais ne fit pas de commentaires. Elle sourit et se coucha, toujours les pieds au sol. C'est alors qu'elle remarqua le drapeau rouge et jaune accroché au plafond.

" Oh, le drapeau espagnol ! C'est cool de s'endormir en le regardant. ", dit-elle. Puis, elle se releva et apercut une guitare posée contre le mur. A ce moment là, elle craqua. Mon dieu, il faisait de la guitare... Mais il la tira de ses pensées en lui demandant ce qu'elle pensait de son espace personnel. En toute franchise, elle lui répondit : " J'adore. Tu as tout décoré toi même ? ".

Pour le drapeau espagnol, elle était sûre que c'était de lui. Mais pour le reste, c'était classe, design. Bon, les posters devaient venir de lui aussi. Ils ne gachaient rien au décor, en fait c'était plutôt l'inverse. Ils ajoutaient une petite touche personelle, et Jivan devait se sentir très bien à l'intérieur. Capucine remit ses cheveux en arrière et fut surprise de les trouver un peu humide à la racine. Avait-elle si chaud que ça ? Elle ne sentait pas la transpiration, mais elle ferait mieux d'aller prendre une douche. Elle hésita, le regarda quelques instants et se demanda si elle pourrait. Après quelques secondes de réflexion, elle posa en fin sa question :

" Heu... Jivan... Je pourrais... Enfin, est-ce que je peux prendre une douche ? Parce que j'ai couru, et même si je te suis tombée dessus... ", ajouta-t-elle avec un petit sourire gêné. " Et bien, j'ai peur de sentir... enfin, tu me comprends ? ", demanda-t-elle en haussant les épaules.

Lorsqu'elle s'étendit sur le lit, Capucine ne vit pas le regard amusé de Jivan. Il fallait qu'il s'y habitue. Elle essayait tous les lits qu'elle trouvait, elle adorait savoir comment les gens dormaient, et où. Je sais, c'est bizarre, mais Capucine est très curieuse, et elle veut absolument tout savoir. Elle, elle dormait généralement en travers d'un lit à deux places, ou alors l'inverse, recroquevillée sur elle même. Généralement, quand elle dormait avec quelqu'un, cette personne ne dormait pas vraiment puisque Capucine bougeait énormément. Bon, elle avait une qualité. Elle ne ronflait pas. Elle se demanda si Jivan bougeait aussi, ou ronflait. Au début, elle trouvait cela mignon mais à force, ça l'énervait. " Dis, comment tu dors ? ", demanda-t-elle naïvement. Généralement, les gens n'avaient pas l'habitude qu'on leur pose ce genre de questions. Mais quand je dis que Capucine est curieuse, c'est qu'elle est curieuse de tout. Elle fut amusée de voir que quand il parlait, il lui montrait les choses. Elle aussi avait l'habitude d'illustrer ses paroles par des gestes.

" Oui, tu as raison. Mais dis moi, qui est cette personne ? ", demanda-t-elle en se levant du lit. Elle désigna du doigt le premier poster qu'elle avait vu, montrant une personne sur un skate.

Capucine hésita un instant avant de demander si elle pouvait prendre une douche. Jivan accepta, et elle fut soulagée. Il était vraiment adorable. Et il n'avait pas l'air non plus de faire attention à sa consommation d'eau. Elle sourit et Jivan lui prit la main. Elle se leva du lit et le suivit, jusqu'à la salle de bains. La pièce était exactement comme Capucine se l'imaginait. Spacieuse, aux couleurs claires. C'était agréable. Capucine n'aimait pas les petits salles de bains. Elle fit quelques pas et ils se retrouvèrent en face du miroir. Elle vit leur reflet et sourit. * Tu sais, tu es vraiment... troublant *, pensa-t-elle à l'intention de Jivan. Puis, elle reporta son attention sur lui.

" Oh, ça m'est égal. Ca dépend si tu fais attention à ta consommation d'eau et combien de temps tu as. ", dit-elle en souriant. Comme beaucoup de personnes, Capucine avait tendance à passer plus de temps dans la baignoire que dans la douche.

Jivan lui répondit qu'il dormait soit sur le dos, soit sur le ventre, mais toujours au milieu du lit. Capucine était amusée de sa réponse. A vrai dire, elle aussi n'était pas très commode. Quand elle dormait avec quelqu'un, souvent son partenaire ne dormait pas. Mais jusque là, elle n'avait jamais vraiment dormi avec un homme. C'était parfois son meilleur ami. En fait, ça ne gênait pas vraiment Capucine de dormir avec quelqu'un. Mais elle préferait dormir seule plutôt de savoir que l'autre n'aillait pas pouvoir se reposer. Comme quoi, elle n'était pas tout le temps si égoïste qu'on pouvait se l'imaginait. Jivan lui apprit aussi que le skateur sur la photo se trouvait être Fernando Elvira, un skateur espagnol. Elle sourit et répondit :

" Je parie qu'au foot tu es aussi pour l'Espagne ? ", demanda-t-elle en souriant. Elle n'avait pas beaucoup de connaissance en foot. Ainsi, elle ne se hasarda pas à demander le nom de l'équipe qu'il supportait. Et puis, si ça se trouvait, il n'aimait même pas le foot.

Généralement, c'était aussi le sport préféré des hommes. C'était un peu cliché, mais c'était parfois vrai. Jivan la mena jusqu'à la salle de bains. Il paraissait gêné mais Capucine l'était aussi, à vrai dire. Il lui annonca quelques secondes après qu'il l'attendait dans sa chambre, et Capucine ferma la porte derrière lui. Elle ne vérouilla pas. Après tout, ce n'était pas la peine. Elle commença à faire couler l'eau de la douche. Le rideau était transparent et il ne servait pas à grand chose, à part empêcher l'eau de couler sur le sol. Comme elle n'était pas trop trop maladroite, elle ne prit pas la peine de le mettre. Capucine se déshabilla et laissa ses affaires au sol en prenant soin de les plier. Puis, elle entra dans la douche et chercha un gel douche. Elle fut interrompue dans ses recherches par quelques coups distincts à la porte et la voix de Jivan qui l'apellait. Elle sursauta et annonca :

" Oui, tu peux entrer. ", dit-elle en cherchant des yeux une serviette. Elle n'en trouva pas et n'eut pas le temps de remettre ses vêtements que Jivan était déjà entré. Elle le regarda et sentit la rougeur lui monter aux joues. Mon dieu. " Heu... Je... ", bafouilla-t-elle.

Capucine annonca à Jivan qu'il pouvait entrer. Elle chercha rapidement une serviette, qu'elle ne trouva pas. Elle pensa qu'elles étaient peut-être sous le lavabo, mais elle n'eut pas vraiment le temps de chercher. Jivan entra et Capucine n'eut pas le temps de se cacher. Le rideau aussi était transparent, alors ça ne servait pas à grand chose. Les deux jeunes furent surpris tous les deux et se regardèrent quelques secondes. Jivan parut assez troublé, c'était normal. Capucine, elle, était gênée, troublée... Aucun homme ne l'avait jamais vue nue. Elle se demanda qu'elle effet avait-elle pu faire à Jivan. Celui-ci, troublée, bafouilla une excuse et lui tendit une serviette en tournant son regard vers la porte. Cicy prit la serviette et lui effleura la main au passage, sans faire exprès. La rougeur avait presque disparue de ses joues, elle était encore assez troublée de ce qui venait de se passer. Elle s'enroula à l'intérieur. La serviette était assez courte, certes, mais la couvrait assez.

" Jivan... ", dit-elle. Elle aurait voulu lui dire que ce n'était pas grave, mais elle était encore trop troublée. Elle ne parvint qu'à dire son prénom.

Elle baissa la tête et remit ses cheveux en arrière, comme à son habitude. Elle faisait ça souvent, mais aussi pour se donner une contenance. Elle entrouvrit les lèvres comme pour parler mais finalement les referma et regarda Jivan. Celui-ci la regarda aussi un instant, puis considéra la douche et remarqua qu'il n'y avait aucun gel douche ni shampoing. Capucine ne l'avait même pas remarqué. Il se tourna vers le lavabo et en prit un. Il lui tendit et Capucine le prit. Elle sentirait le mec, mais ça ne la dérangeait pas. Elle s'avanca vers Jivan assez près de lui et se haussa sur la pointe des pieds pour mettre son nez dans son cou. S'il se douchait régulièrement tous les jours, ce que selon Capucine il faisait, il sentirait son gel douche. Elle sourit et le regarda dans les yeux un instant. Puis, finalement, elle dit :

" C'est pas grave. Tu sens bon. "

Tout simplement. Elle faillit ajouter qu'il était troublant, mais n'osa pas. Elle baissa les yeux, puis replanta son regard dans celui de Jivan. Pendant quelques instants, ils se regardèrent ainsi, puis Capucine regarda les lèvres de Jivan. Tout d'un coup, elle avait presque envie de l'embrasser. Même après ce qu'il venait de se passer, elle se sentait bien avec lui.

Capucine s'avanca un peu plus près de Jivan. Elle s'était levé sur la pointe des pieds, pour pouvoir sentir son odeur. Ce n'était pas tellement pour savoir si son gel douche sentait bon, mais plus pour se rapprocher de lui. D'habitude, les hommes ne se douchaient pas, ou alors pas souvent. Ils mettaient souvent du parfum pour masquer l'odeur de transpiration, de fade. Ou alors, ils mettaient du déodorant. Capucine appréciait que Jivan soit ainsi. Il était assez ordonné, propre, tendre, beau... Je m'arrête là. Capucine le regarda droit dans les yeux, et Jivan fit de même. Ce n'était pas un regard de défi, ou un regard charmeur. Capucine laissa ses yeux transmettre toutes les émotions qui lui passaient par la tête. Toutes, sans se retenir, sans chercher à les masquer. Elle qui était d'habitude si impassible, devenait naturelle en présence de Jivan.

Ses cheveux mouillés gouttaient sur le sol mais elle s'en fichait. Elle ne savait pas combien de temps elle regarda Jivan, ou combien de temps il la regarda. Elle restait dans ses pensées, rêveuse, comme déconnectée dans la réalité. Jivan lui faisait cet effet là. Capucine ne lui en voulait pas pour ce qu'il venait de se passer. Elle savait qu'il n'était un pervers ou un voyeur. Il avait juste oublié de lui donner une serviette, ce qui arrivait à tout le monde. Capucine avait encore le gel douche dans sa main, mais elle le posa sur le lavabo à côté d'elle. Jivan caressa ses cheveux mouillés et Capucine s'approcha un peu plus de lui, jusqu'à ce que leur corps se touchent presque. Elle fut un peu surprise lorsqu'il lui souleva le menton. Capucine reporta son attention sur ses lèvres quelques secondes puis regarda Jivan dans les yeux. Il avait un regard étrange, un regard que jamais personne n'avait porté sur elle.

Il approcha son visage et leurs lèvres se rencontrèrent. Capucine les entrouvrit un peu, en fermant les yeux. Elle était tellement bien, dans ses bras. La jeune femme lacha sa serviette tout en la gardant d'une main collée contre son corps, et passa sa main libre dans les cheveux de Jivan. Elle rapprocha son visage un peu plus, puis se détacha. Elle rouvrit les yeux et les plongea dans ceux de Jivan. Capucine était consciente de ce qu'elle venait de faire et ne le regrettait pas. Elle sourit et lui donna un tendre baiser. Sa serviette glissa un peu, mais elle ne s'en souciait plus...

Les deux jeunes s'embrassèrent longuement dans la salle de bains. Leur échanges de baisers, de regards, troublaient Capucine plus qu'elle ne l'aurait pensé. Elle avait une sensation de bien-être dans ses bras, qu'elle n'avait jamais connu auparavent. Avant, pour elle, les hommes n'étaient que des jouets qu'elle jetait le lendemain. Jivan se détacha d'elle et la regarda dans les yeux. Il sembla à Capucine qu'il cherchait quelque chose, ou à la comprendre. Elle ne savait pas trop. Elle oublia son ancien masque d'impassibilité. Elle savait qu'avec lui, elle serait naturelle, et donc vulnérable. Mais la jeune femme était persuadée que Jivan n'oserait jamais lui faire du mal.

C'était vrai qu'ils ne se connaissaient pas intimement. Capucine ne connaissait pas la famille de Jivan, ni ses peurs secrètes, ses secrets les plus intimes. Mais ce qu'elle savait de lui lui suffaisait et elle aimait ce personnage. Capucine chassa ces pensées. Elle savait pertinemment que Jivan était un mec bien. Jivan lui rendit son baiser. Il semblait plus passionné, plus fougueux que le premier qu'il avait déposé sur ses lèvres. Capucine voulut lui prendre la main. Elle avait totalement oublié qu'elle n'était qu'enroulée dans une serviette. Celle-ci glissa un peu, mais elle réussit à la rattraper avant qu'elle ne descende trop bas. Jivan se détacha d'elle et Capucine le laissa faire, souriant. Elle n'avait vraiment aucun regret. Il caressa doucement le visage de Capucine et lui dit qu'il la laissait finir.

Elle lui sourit, et acquiesca. Jivan lui fit un sourire une dernière fois avant de fermer la porte. Elle s'appuya un instant contre le mur, essayant de rassembler ses pensées. Que devait-elle faire, où, quand, comment ? Elle ferma les yeux. Ce qui venait de se passer l'avait vraiment troublée. Mais elle finit par rentrer dans la douche. Elle fit couler l'eau sur son visage et utilisa le gel douche de Jivan. C'est vrai, il sentait le mec, mais il sentait bon. Elle se lava les cheveux, qui, après un shampoing, étaient toujours souples et soyeux. Puis, Capucine coupa l'eau au bout de dix minutes environ. Il ne fallait pas plus longtemps pour prendre une douche. Elle se sécha et se rhabilla, sans cesser de penser à Jivan. Elle peignit de ses doigts ses cheveux en arrière et une fois complétement prête, sortit de la salle de bain pour retrouver le jeune espagnol.

Celui-ci était couché dans le lit. Elle eut alors quelques minutes d'appréhension. Avait-il pensé d'elle qu'elle n'était qu'une allumeuse ? Elle rougit, baissa la tête en se disant qu'elle avait du donner cette impression là. Elle l'avait rencontré sur la plage. Sans faire exprès, Capucine lui était tombé dessus. Peut-être avait-il cru qu'elle l'avait fait volontairement. Ensuite, elle se retrouvait chez lui, à l'embrasser... Elle bafouilla quelques mots avant de s'expliquer, en regardant Jivan droit dans les yeux :

" Jivan... Je ne suis pas une allumeuse. Je n'ai jamais... " Elle hésita avant de lui dire qu'elle était encore vierge. Finalement, elle continua : " Je ne regrette pas de t'avoir embrassé. ", dit-elle en souriant. Elle s'approcha du lit et s'assit près de lui, penchant la tête pour le regarder.

Jivan lui posa un doigt sur les lèvres quand elle lui confia ses doutes. Elle savait qu'elle ne regrettait pas ce qu'elle faisait. Même si elle vivait toujours au jour le jour, elle savait se contrôler de ce côté là. Jamais elle n'aurait embrassé Jivan si elle ne l'avait pas voulu. Elle se demandait juste ce qui se passerait après. Peut-être qu'il finirait par l'ignorer, ou alors il lui dirait que ca ne pouvait pas marcher, qu'il ne se connaissait pas assez. Capucine, elle, était persuadée qu'elle connaissait assez Jivan pour l'apprécier à sa juste valeur. Il avait tout ce qu'elle pouvait espérer chez un homme.

Quand elle avait passé le seuil de la porte, elle l'avait trouvé en pleine contemplation de sa drapeau espagnol. Peut-être qu'il cherchait encore à se trouver, et que c'était pour cela qu'il se rapellait ses racines ? Capucine ne savait pas. Elle fut surprise lorsqu'il lui posa un doigt sur les lèvres. En fait, elle s'attendait à ce qu'il dise que ça ne pouvait pas marcher, ou que c'était une allumeuse, que tout ce qu'elle cherchait c'était le séduire puis le jeter... en tout cas, Capucine était très fragile, au fond. Mieux valait ne pas la brusquer. Il lui sourit en lui disant qu'elle n'avait pas à se justifier. Elle fit un timide sourire. C'était toujours le Jivan doux qu'elle connaissait, même après l'avoir embrassé.

" Et, je voulais te demander... Non rien. ". Elle sourit. Capucine voulait juste lui demander ce qu'il avait exactement vu lorsqu'il était venu remettre la serviette à Capucine. A vrai dire, elle ne voulait pas le gêner. Ainsi, elle s'abstint de poser la question. Ca lui était égal.

Il lui avoua qu'il n'avait pas l'habitude d'embrasser une fille le jour même de sa rencontre. Capucine était d'accord avec lui. Pour elle, Jivan n'était pas un tombeur qui prenait les femmes pour leur poitrines et qui les laissait tomber dès qu'il en trouvait une autre. Non. Lui était très différent. Capucine saisit la main de Jivan pour l'enlever doucement de ses lèvres. Elle enlaca ses doigts avec le siens et s'approcha doucement du visage du jeune espagnol. Elle baissa les yeux vers ses lèvres, comme pour demander la permission de l'embrasser. Elle n'avait qu'une seule envie, en ce moment : être dans ses bras.

Capucine hésita à poser sa question. Elle avait peur que Jivan se renferme, ou deviennent tout d'un coup gêné. Elle ne savait pas exactement ce qu'il avait vu, et cela la tracassait. Heureusement, Jivan la rassura en lui disant qu'elle pouvait tout lui demander. Il était vraiment adorable. Elle lui sourit. En fait, elle avait assez peur de sa réaction. Capucine baissa la tête un instant et réfléchit, puis elle prit la parole :

" Je voulais savoir... ce que tu as vu exactement tout à l'heure. "

Bien-sûr, elle faisait allusion au fait qu'il l'ait vue nue dans la salle de bains. Peut-être pas complètement. Capucine savait qu'il avait bloqué quelques secondes, puis s'était retourné vers la porte. La jeune femme n'avait pas été très gênée. Elle n'avait pas trop honte de son corps. Elle s'assumait, mais le fait que ce soit LUI qui l'ait vu lui faisait un petit quelque chose. Quand elle approcha doucement son visage du sien, elle ne percut pas les battements du coeur de Jivan s'accélerer. Son coeur faisait de même, de toutes façons. Elle percut une légère hésitation et faillit se retirer, quand finalement Jivan l'attira à lui. Capucine se colla contre lui, et Jivan l'embrassa. Elle lui rendit son baiser, plus fougueux que les précédents, mais avec un mélange d'amour. Elle n'était jamais brusque lorsqu'elle l'embrassait. Il lui passa la main dans les cheveux et Capucine sourit.

Elle adorait quand il faisait cela. Puis, il la coucha sur le dos et s'installa sur elle. Il ne l'écrasait pas du tout et Capucine sentit comme des papillons voleter dans son bas ventre. Elle était surprise de ressentir cette sensation. Elle ne chercha pas à en savoir plus. Tout ce qui l'intéressait, c'était le moment présent. Elle passa ses bras autour du cou de Jivan et l'attira à elle. Celui-ci lui fit un baiser dans le cou. Des frissons la parcoururent et elle annonça en toute franchise et en le regardant droit dans les yeux :

" Jivan... Je crois que... Je t'aime. "

Elle redoutait ces mots. Elle avait peur de ressentir de la gêne, ou une sorte de regret après les avoir prononcés. Mais finalement, elle n'en fut que plus heureuse, comme si elle s'était débarassé d'un poids. Elle lui avait dit, enfin. Elle n'en était que plus sûre. Elle l'aimait. Certes, ils ne s'étaient pas rencontrés depuis longtemps. Mais cela n'empêchait rien.

Quand Capucine lui annonca qu'elle l'aimait, elle se sentit mieux les quelques secondes suivantes. Mais quand elle reporta son attention vers Jivan, celui-ci avait un visage étonné. Il avait l'air surpris ou choqué par ces simples paroles. Certes, Capucine lui avait dit très sincèrement et droit dans les yeux. Elle avait pris du temps pour le dire, avait essayé de ne pas le dire trop vite ou de ne pas le dire du tout. Mais tout d'abord, elle cru que Jivan s'en fichait. Il avait une sorte de regard vide que Capucine n'aimait pas. D'habitude, elle aimait chercher des sentiments dans ses yeux, les regarder, mais pas quand ils avaient cette lueur là. Elle détourna la tête. Elle savait qu'en se montrant vulnérable face à lui, elle risquerait d'être déçue ou, au contraire, heureuse. Mais il semblait ne pas partager son point de vue. Il lui dit de ne pas se méprendre, qu'il ne le prenait pas mal. Elle se demanda alors pourquoi il avait fait cette tête, lorsqu'elle lui avait annoncé. Peut-être était-il tout simplement surpris. Mais elle en doutait.

Pour elle, c'était évident. Comment pouvait-il s'imaginer que Capucine le laisserait lui faire quelques gestes tendres si elle ne l'aimait pas ? Elle haussa les épaules. Après tout, c'était inutile de poser les questions, il allait s'expliquer. Il lui fit un maigre sourire et Capucine détourna le regard. Elle se sentait très mal. Comme si elle avait fait une grosse gaffe. Il lui proposa des explications. Elle ne savait pas trop si elle avait envie de les entendre. Elle voulait éviter tout ce qui serait susceptible de la blesser. Quand elle tourna son regard vers Jivan, celui-ci s'ébouriffa les cheveux d'un geste nerveux. Capucine s'assit et replia ses genoux sur sa poitrine.

Elle entoura ses genoux dans ses bras et après quelques instants de réflexion, lui dit tout simplement :

" Je t'écoute ."

C'était la première fois qu'elle se montrait vulnérable avec un homme. Peut-être était-elle allée trop vite. Ca, oui. Mais elle n'en avait pas pris conscience. Elle esperait juste que Jivan choisirait bien ses mots pour ne pas trop la blesser. Elle posa sa tête contre le mur et attendit qu'il veuille bien s'expliquer. Capucine ne savait pas comment elle réagirait s'il la rembarrait. Sûrement très mal. Colère, tristesse ? Les deux. S'il ne la rembarrait pas, s'il était juste surpris, elle serait soulagée. Dans sa tête, une foule de questions se pressaient et elle ne savait plus trop où elle en était.

Capucine avait effectivement l'habitude de se tenir ainsi lorsqu'elle essayait de se protéger contre quelque chose. C'était très rare, elle qui était d'habitude si sûre d'elle. C'était assez bizarre comme situation. Si elle ne tenait pas vraiment à Jivan, elle serait déjà partie en claquant la porte. Capucine est, au fond, quelqu'un de très colérique ou susceptible avec les gens qu'elle aime. A l'extérieur, elle donnait souvent l'impression d'être très sûre d'elle, de vouloir toujours séduire, de ne douter de rien. Mais là, justement, elle se posait tout un tas de questions auxquelles elle n'avaient pas de réponse. Bien-sûr, ça avait du choqué Jivan qu'elle lui dise ces mots là. Elle se traita de tous les noms et ressera un peu plus ses genoux. Jivan se laissa tomber sur le dos et ferma les yeux.

Elle n'osa pas le regarder. Elle avait tout simplement peur de croiser son regard, d'y voir une lueur de regret, de déception. Il lui avait lui même dit qu'il ne regrettait pas les baisers échangés avec elle. Capucine douta alors. Si ça se trouve, elle n'était qu'une simple conquête de plus dans son tableau de chasse. * Non, impossible, pensa-t-elle. Jivan n'est pas comme ça *. Jivan prit la parole et la tira ainsi brusquement de ses pensées. Elle fit le vide dans sa tête afin de l'écouter. Il semblait hésiter. Il s'interrompit un instant, comme s'il cherchait ses mots. Peut-être qu'il faisait attention à elle, attention à ne pas trop la blesser. Elle esquissa un petit sourire. Après tout, c'était toujours le Jivan doux qu'elle avait rencontré, qu'il partage ses sentiments ou pas.

Il lui expliqua qu'il n'avait pas l'habitude d'entendre quelqu'un lui dire qu'elle l'aimait. Elle était plutôt étonnée. Il lui avait déjà parlé de sa petite amie, enfin de son ex petite amie en Espagne, mais pas des autres. Peut-être en avait-il eu d'autres ? Beaucoup d'autres ? Elle jeta un coup d'oeil à Jivan et remarqua qu'il se mordait les lèvres. Lui non plus n'osait pas la regarder. Elle ne faisait pas de bruit, on entendait à peine sa respiration. Mais Jivan n'était pas assez près pour la percevoir. Il tourna la tête vers la fenêtre et Capucine se leva. Elle hésita, puis finalement se rassit. Elle ne voulait pas partir, non. Juste essayer de s'asseoir plus près de Jivan afin de le regarder dans les yeux. Mais elle n'osa pas. Elle preferait attendre un peu. Capucine prit une courte inspiration avant de lancer :

" Tu n'avais qu'à dire tout de suite que ces sentiments n'étaient pas partagés. Ce n'est pas grave. "

* Je serai triste un long moment sûrement, puis je finirai par t'oublier, longtemps après ne plus t'avoir revu. Ou alors, nous resterons amis mais il y aura toujours quelque chose... "[/b]

Elle ne lui en voulait pas d'avoir été surpris. En fait, elle ne lui en voulait pas. Elle souriait. Ce n'était pas pire que ce qu'elle s'imaginait. Tant pis, il ne partageait pas ses sentiments. Et alors ? Elle n'allait pas faire un caprice. Elle se contenta d'étendre ses jambes sur le lit et de croiser les bras sur sa poitrine. Elle avait essayé de reprendre ce masque d'impassibilité. Il y avait encore quelque traces de trouble, mais il était difficile de savoir à quoi Capucine pensait.

Jivan parut un peu surpris de ne pas trouver plus d'émotions sur le visage de Capucine. Elle avait tenté de garder un visage impassible. Les mots qu'elle venait de dire était, pour elle, très importants. La seule chose qui trahissait ses sentiments était ses yeux. C'était la seule chose qu'elle avait beaucoup de mal à controler. Capucine souriait, essayant de se donner une contenance, et passa sa main dans les cheveux. Finalement, elle finit par regarder Jivan. Dans les yeux. Alors, elle laissa libre cours à ses émotions, laissant ses yeux briller, sa bouche formant un petit sourire navré. Elle ne pouvait pas garder un visage impassible si elle regardait Jivan. C'était impossible. Il froncait toujours les sourcils et Capucine baissa les yeux. Elle était un peu gênée de lui avoir dit qu'elle l'aimait. Pour elle, Jivan ne partageait tout simplement ses sentiments. Elle remit encore une fois ses cheveux en arrière. Quand elle était troublée, elle faisait souvent cela.

A sa grande surprise, Jivan lui répondit qu'il n'avait jamais dit que ses sentiments n'étaient pas réciproques. Capucine laissa l'étonnement agrandir ses yeux. Dans ce cas, pourquoi avait-il réagi comme cela ? Elle eut un petit sourire avant de rebaisser la tête. Elle n'arrivait plus à soutenir son regard. Malgré tout, elle continuait à l'aimer. Elle savait qu'il était l'homme qu'il lui fallait. Elle rougit légèrement avant de se lever. Elle vint se placer devant lui. Capucine croisa les bras et fit une moue légèrement enfantine avant de demander :

" Jivan, il faut que tu me dises si tu partages mes sentiments. Je tiens pas à vivre dix minutes de ma vie dans un état de stress et de trouble affolants. ", ajouta-t-elle avec un sourire.

Même si elle semblait prendre cela à la légère, ses yeux la trahissaient. Ils reflétaient un espoir, mais aussi une lueur d'amour, de tendresse qui prouvait à Jivan que sa décision était très importante pour elle.

Capucine finissait presque par regretter ce qu'elle avait dit. Jivan avait eu l'air assez choqué, étonné ou les deux lorsqu'elle lui avait annoncé. Bien-sûr, une tête pareille ne fait plaisir à personne. Mais après tout, il s'était expliqué. Elle ne le suivait pas tout le temps, mais elle aimait le savoir imprévisible. Même dans des situations comme celle-ci, Capucine n'hésitait pas à dire ce qu'elle pensait. Elle demanda alors à Jivan de lui dire ce qu'il ressentait pour elle. La manière dont elle le demanda le fit sourire. Donc, ce n'était pas qu'il ne l'aimait pas. Elle aimait se raccrocher à cette idée en voyant ce sourire sur les lèvres de Jivan

Elle leva la tête et Capucine plongea son regard dans le sien. Sans s'en rendre compte, Capucine se tordait les mains. Elle ne maitrisait plus grand chose dans ces cas la. Enfin, elle controlait son visage, sauf ses yeux. Sa voix aussi la trahissait parfois, surtout lorsqu'elle était tendue. Elle sourit en essayant de trouver ce qu'il allait lui sortir. Peut-être qu'il oserait lui annoncer que ce n'était pas possible entre eux, qu'ils feraient mieux de rester amis... Ou alors il lui dirait qu'il ne l'aimait pas. Direct, Droit, Honnête. Mais à la grande surprise de Capucine, il lui prit la main et l'attira à lui.

Elle fut tirée en avant et n'eut pas le temps de réagir qu'elle se retrouvait à ses côtés sur son lit. Jivan avait accompagné sa chute de sorte qu'elle ne se fasse pas mal. Ainsi, elle tomba doucement sur le flanc. Elle se demanda ce qu'il allait lui dire. Finalement, il s'approcha de son oreille et lui dit que malgré le peu de temps passée ensemble, il tenait très fort à elle. Alors, Capucine eut l'exquise impression qu'il partageait presque ses sentiments. Presque, parce qu'il n'avait pas dit " Je t'aime ". Il lui avait juste dit qu'il tenait très fort à elle. Mais elle se dit que, finalement, ce n'était pas si grave. L'essentiel était qu'il lui eut dit la vérité. Il aurait très bien pu lui mentir.

Elle lui sourit et caressa ses cheveux. Capucine adorait ce geste sur elle, alors elle esperait que Jivan l'apprécie aussi. Elle murmura " Merci " avec un premier vrai sourire depuis quelques minutes.

Elle se coucha sur le dos et soupira. Capucine se demanda ce qui aurait pu se passer si elle n'avait rien dit. Peut-être n'auraient-ils pas eu ces quelques moments de trouble et d'incompréhension. Elle s'en voulait quand même un peu de l'avoir obligé à se justifier, de l'avoir gêné, sûrement. La jeune blonde se mordit la lèvre avant de prononcer :

" Désolée. Je n'aurais pas du le dire. Je sais que j'ai tendance à me précipiter. "