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 Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »

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Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Img-140428y70loVictor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » 246oro8

    Cul par dessus tête. Elle avait fait le trajet de l’université à son appartement cul par dessus tête, et ça n’était pas pour lui plaire. Le fait d’être épiée par tous n’était aucunement un souci, elle avait l’habitude. Et cette position si peu digne ne la gênait pas plus, mais c’était la manière dont elle était arrivée là, et l’attitude, certes, chevaleresque, mais également cavalière du dénommé Ethan qui la mettaient en rogne. Kim n’était pas le genre de filles qui appréciait que l’on s’occupe d’elle, de force. Qui plus est lorsqu’elle se trouvait dans un moment de faiblesse.

    Elle n’avait pu s’empêcher de marmonner des chapelets de jurons assez peu féminins sur les premiers trois cent mètres. C’en était trop. Cette attention qu’il lui portait, son malaise, ses problèmes. Elle en avait assez. Ne pouvait-on la laisser tranquille ? Ne pouvait-on la laisser respirer ? Depuis ce foutu attentat, je me demande combien de fois j’ai été seule durant une journée, pensa-t-elle, sans aucune animosité. Elle était fatiguée de tout ce cirque autour d’elle, fatiguée de cette agitation. Elle ne souhaitait qu’une seule chose : qu’on l’oublie. Ou, du moins, qu’on lui laisse un peu d’air.
    La jeune femme cessa de se débattre, comprenant que ça ne servait à rien. Elle soupira, histoire de faire comprendre à cet Ethan, si trop bien élevé, que si elle ne disait rien, elle n’en pensait pas moins. Enfin, il lui était plutôt difficile de se concentrer sur autre chose que le sol, puisqu’elle ne voyait que ça. Relever la tête lui donnait mal à la nuque, et les mouvements provoquées par la marche l’empêchait de fixer les yeux sur autre chose que les dalles du trottoir. C’était désespérant, et terriblement ennuyeux.

    « Je te conseille fortement de te tirer lorsque nous serons arrivés. Je récupère très vite et n’ai pas pour habitude de garder mon poing dans ma poche » grinça-t-elle.

    Ce qui était totalement vrai. Mais elle doutait fortement de pouvoir aplatir le nez de ce crétin protecteur aujourd’hui. Toutefois, elle était trop fière pour se l’avouer, et préférait croire qu’elle laisserait libre cours à sa colère plus tard, une fois seule. Certes, ça ne manquerait pas d’arriver mais, à défaut de démolir une quelconque partie de l’anatomie de quelqu’un, ce serait son maquillage qu’elle allait ruiner. Pleurer était encore la seule chose qu’elle était capable de faire.

    Avec soulagement, Kim reconnut la rue dans laquelle se trouvait son appartement. Elle secoua les jambes, et poussa un grognement frustrée. Pas très féminin, songea-t-elle en tentant d’attraper ses clés, coincées dans la poche de son jean.

    « Lâche-moi » fit-elle, d’une voix qu’elle voulait autoritaire mais qui n’était en fait qu’un mélange de colère et de fatigue mêlées. « J’habite ici, Ethan. Je ne vais pas m’enfuir en courant, de toute manière, je ne peux pas courir. S’il te plaît » ajouta-t-elle, plus douce, dans l’espoir qu’il s’exécute.
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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeSam 1 Mai - 17:17

    La quantité de jurons et noms d’oiseaux divers que Kim avait dans son vocabulaire et dont elle m’affubla était impressionnante. Il fallut tout le temps de la traversée du campus pour qu’elle cesse de marteler mon dos de ses poings et qu’elle interrompe le flot de ses insultes. Pour ma part, je ne fis aucun commentaire, ne me préoccupant même pas des regards qui se tournaient sur notre passage. Je e contentai de marcher d’un pas régulier, mais pas trop rapide pour ne pas trop la secouer. Elle n’était pas particulièrement lourde mais je n’étais pas un grand sportif et les bleus qu’elle n’avait pas manqué de me faire au dos risquaient fort de s’assortir de courbatures aux bras demain matin.

    Après quelques instants d’une marche silencieuse, Kim finit par me lancer un dernier avertissement. Mieux valait pour moi que je déguerpisse après l’avoir déposée, sous peine de représailles. Je souris. Telle était bien mon intention.

    Suivant les indications de la belle, je me frayai un chemin dans les rues de San Francisco en direction de Market Street où elle m’avait dit habiter. Il nous fallut un bon quart d’heure pour atteindre notre destination et lorsque je tournai au coin de la rue, elle recommença à s’agiter. Elle m’ordonna avec agressivité de la lâcher avant d’ajouter avec un peu plus de douceur, un « s’il te plaît » presque sincère.


    - Quel numéro ? demandai-je sans relâcher ma prise.

    Je sentis son agacement lorsqu’elle me répondit et je franchis les derniers mètres qui nous séparaient de la porte de son immeuble. Ce ne fut qu’à cet instant que je consentis à la lâcher et la déposai au sol avec douceur. En me redressant, je lui fis à nouveau face. Échevelée par la promenade forcée, elle était encore plus jolie. La mine sombre, elle rajusta sa tenue tout en sortant ses clefs et je m’apprêtai à prendre congé.


    - Bien, à présent que je te sais arrivée à bon port, je vais te laisser.

    Enfonçant mes mains dans mes poches, prêt à partir, j’ajoutai avec un sourire et une pointe d’espièglerie.

    - Sans rancune.

    Je tournai alors les talons pour reprendre le chemin de l’université, non sans remarquer l’étonnement qui se peignit sur le visage de Kim devant mon attitude. Sans doute avait-elle cru jusqu’à cet instant que ma volonté de l’aider était intéressée, motivée par une quelconque tentative de séduction. Il fallait se rendre à l’évidence, la plupart de mes homologues masculins agissaient de la sorte lorsqu’ils se trouvaient face à une jolie fille. J’imaginais sans peine ce qui pouvait se passer dans cette tête blonde. Non seulement je n’avais pas essayé de monter chez elle ou de lui soutirer une invitation, mais je ne lui avais même pas demandé son numéro de téléphone pour tenter ma chance ultérieurement. Non, je partais simplement comme je le lui avais annoncé.

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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeDim 2 Mai - 0:10

    Kim poussa un discrètement soupir de soulagement lorsqu’il la déposa sur le sol. Certes, elle n’était pas complètement calme mais était moins en colère qu’elle l’avait pensé. C’était assez frustrant, en fin de compte, de sentir que son ressentiment s’estompait. Au contraire, elle voulait se mettre en colère, faire comprendre à tous qu’elle n’avait besoin de personne, hormis d’elle-même. La jeune femme en avait assez, mais sa raison ne suivait pas. Ne suivait plus. Cherchant ses clefs dans son sac, elle fit à peine attention à ce qu’Ethan pouvait bien dire. Qu’il parle, de toute manière, il ne doit vraiment avoir que ça faire, songea-t-elle, agaçée. Sortant ses clés avec un sourire passablement victorieux, elle introduit la bonne dans la serrure de la porte de son immeuble et la tourna. Le déclic eut dans ses oreilles l’effet d’un son apaisant. C’est débile, pensa-t-elle en poussant la porte.

    Elle secoua la tête et se tourna vers le jeune homme. Le remercier était peut-être une chose à faire. Après tout, il lui avait sans aucun doute éviter l’hôpital, même si il avait menacé de l’y emmener. Si il n’avait pas été là... Eh bien, si il n’avait pas été là, on aurait probablement appelé Lili-Joe ou on l’aurait immédiatement emmené voir un médecin. Hors, elle ne voulait pas des médecins. Pas plus qu’un lit d’hôpital. Elle n’en avait pas besoin, contrairement à d’autre. Ce n’était qu’un léger malaise. Il aurait suffit qu’elle avait mange pour ne pas le provoquer. Mais voilà, avec des si, on aurait fini par mettre Alcatraz en bouteille.

    Résignée, elle leva les yeux vers l’étudiant. Il n’avait pas l’air d’avoir mauvais fond, et malgré tout, force était de reconnaître qu’il n’avait pas du tout profité de la situation, contrairement à ce qu’elle avait pu croire. Il n’avait même pas essayé. Il était différent des autres, cela aussi, elle devait l’avouer. Lui jetant un vague regard désolé, elle s’éclaircit la gorge, s’apprêtant à parler, lorsqu’il ouvrit la bouche. La jeune femme fronça les sourcils, croisant son regard.

    « Sans rancune ? » répéta-t-elle, alors qu’il se retournait, un sourire aux lèves.

    Kim frémit. Sans.. Rancune ? Il croyait vraiment qu’elle allait le laisser partir sans rien dire. Après ce qu’il lui avait fait subir ? La traversée de Market Street, cul par dessus tête, à l’heure de pointe ? D’accord, elle n’était pas une fille populaire, voir même pas du tout, mais ça n’était pas une raison pour l’humilier de la sorte. Et s’en amuser. Les poings sur les hanches, elle laissa tomber son sac sur les dalles de l’entrée et rattrapa l’autre étudiant à grandes enjambées.

    « Tu crois que tu vas t’en sortir comme ça ? » cracha-t-elle, sérieusement en colère.

    Elle leva les yeux vers lui et manqua une nouvelle fois d’être déstabilisée par son regard. Il était si.. Captivant, il fallait l’avouer. Elle se campa devant lui, fixant ses joues plutôt que ses yeux, et médita quelques secondes ce qu’elle allait dire. Perdre la face n’était pas dans ses habitudes, faisait même partie des choses qu’elle devait détester le plus à subir. La traversée de l’artère principale de San Fransisco cul par dessus tête en moins.

    « Et je ne suis pas arrivée du tout » fit-elle, croisant les bras. « Et si je me sens de nouveau mal dans l’escalier, je doute que je parvienne indemne jusqu’à chez moi. Tu aurais mieux fait de me laisser sur le campus, j’aurais au moins été en sécurité. Et je me serais sentie mieux. »

    Ce qui était un mensonge éhonté. Du moins, la dernière partie de sa tirade. Qui, elle-même, n’avait aucun sens. Exaspérée par sa propre attitude, Kim rebroussa chemin et marcha à grands pas vers son sac. Elle se baissa pour le ramasser, et se mordit la joue pour ne pas céder à son besoin qui se faisait de plus en plus pressant. Et si je pleure devant cet imbécile, il va me coller aux basques, songea-t-elle en voulant pousser la porte. Qui ne s’ouvrit pas. La jeune femme s’escrima après la poignée, en vain.

    « Va au diable » grommela-t-elle, en ramassant ses clés. « Et toi aussi » ajouta-t-elle, presque en criant, à l’intention d’Ethan.

    Le hall d’entrée était beaucoup plus frais que la rue. Kim s’adossa au mur et soupira. Une larme roula sur sa joue. La crise était proche. Ca ne lui arrivait assez peu souvent, voir même rarement. Mais l’accumulation de ses problèmes, dans ses études, de son malaise, et de ce trop-plein d’attention l’avaient mise terriblement sur les nerfs. Trop, probablement, pour qu’elle résiste trop longtemps.
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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeDim 2 Mai - 1:36

    Contre toute attente, la jolie blonde m’interpela tandis que je commençais à m’éloigner. Le temps que je me retourne et elle m’avait rejoint. Visiblement sa colère était revenue en flèche et je m’attendais presque à recevoir une gifle de sa part. Au lieu de ça, elle se perdit dans mon regard et changea presqu’aussitôt de comportement. Se reprenant malgré tout assez vite, elle enchaina avec une pointe d’incertitude.

    - Et je ne suis pas arrivée du tout, fit-elle, croisant les bras. Et si je me sens de nouveau mal dans l’escalier, je doute que je parvienne indemne jusqu’à chez moi. Tu aurais mieux fait de me laisser sur le campus, j’aurais au moins été en sécurité. Et je me serais sentie mieux.

    Je haussai un sourcil devant l’invraisemblance de ce qu’elle venait de dire. Après avoir tout fait pour se débarrasser de moi et m’empêcher de la raccompagner chez elle, voilà qu’elle me réclamait de l’escorter jusqu’à son étage. J’aurais donné cher à cet instant pour savoir ce qui pouvait bien se passer dans cette jolie petite tête blonde. Je commençais cependant à percevoir que sa colère contre moi n’était que la partie émergée de l’iceberg. Je fis mine de n’avoir rien remarqué cependant et sans poser de questions, je tandis le bras vers la porte de son immeuble.

    - Après toi ma chère, dis-je avec ironie.

    Je lui emboîtai le pas et la laissai s’énerver contre la porte qui s’était refermée sans faire de commentaire. À cet instant, Kim me faisait l’effet d’une cocotte minute sur le point d’exploser. Je percevais une telle tension en elle que je me sentais impuissant. Aussi, je ne fis pas plus de remarque lorsqu’elle me pria d’aller au diable. Si s’énerver contre moi pouvait la soulager, qu’elle le fasse, je ne lui en tiendrais pas rigueur.

    La jeune femme s’escrima encore un peu sur la serrure avant de pousser le battant et d’entrer dans le hall. Je la suivis dans la fraicheur du couloir et accompagnai la porte dans sa fermeture. Lorsque je me tournai à nouveau vers Kim, elle était adossée au mur et je vis clairement une larme briller sur sa joue. Un élan de sympathie failli me pousser à la prendre dans mes bras, mais je me retins. D’après ce qu’elle m’avait laissé voir de son caractère, elle n’aurait pas apprécié. Je fis donc comme si je n’avais rien vu et attendis simplement qu’elle s’engage dans l’escalier pour la suivre.

    C’est alors que les évènements s’accélérèrent. Prenant une profonde inspiration et retrouvant une expression coléreuse, Kim se décolla du mur pour s’avancer vers la cage d’escalier. Mais elle n’avait même pas posé le pied sur la première marche que je la vis basculer en arrière et j’eus tout juste le temps de la rattraper pour lui éviter de s’écraser sur le sol.

    - Et merde ! murmurai-je pour moi-même.

    Ce second malaise semblait un peu plus important que le précédent et la jeune femme ne revint pas à elle immédiatement comme dans le hall de l’université. Cependant, elle m’avait semblé particulièrement réticente à aller à l’hôpital et son refus m’avait paru aller au-delà de la simple volonté de ne pas s’écouter. Soupirant, je décidai de lui donner une demi-heure avant d’appeler les secours.

    Un œil sur les boites aux lettres me permis de voir le numéro de son appartement. Visiblement, elle habitait au sixième étage. Décidément, c’était bien ma veine. Je pris le sac de Kim et passai la anse à mon bras avant de soulever la jolie blonde inconsciente. Je n’avais plus qu’à grimper l’escalier jusque chez elle. Il me fallut près de cinq minutes pour gravir les six étages et cinq autres pour réussir à prendre ses clefs, trouver la bonne et ouvrir la porte de son appartement.

    Une fois à l’intérieur, j’avisai rapidement la configuration des lieux et repérant un canapé, j’y déposai mon précieux fardeau. Je commençais à m’inquiéter de ne pas la voir reprendre connaissance et envisageai un instant de revenir sur ma décision et d’appeler les secours immédiatement. Je n’en fis rien cependant et installai simplement la belle pour qu’elle soit au mieux. Commença alors une longue attente.

    À demi assis sur l’accoudoir opposé du canapé, j’observai Kim, guettant le moindre signe qui aurait pu me dire qu’elle revenait à elle. Je consultais ma montre sans arrêt et lorsque la demie heure fatidique fut presqu’écoulée, je décidai qu’il n’était plus temps de jouer les bons princes. Je repris le sac de Kim et entrepris de fouiller à l’intérieur. On ne fouillait pas le sac d’une fille, mais là, c’était un cas de force majeure. Il ne me fallut pas longtemps pour trouver ce que je cherchais : son téléphone cellulaire.

    Reposant le sac sur la table basse, je pris l’appareil et m’apprêtai à composer le numéro des secours. Ce fut à cet instant précis qu’elle remua avant d’ouvrir doucement les yeux, désorientée. D’un ton légèrement réprobateur qui trahissait mon inquiétude, je brandis le téléphone devant elle.


    - Tu sais que tu as de la chance toi ? J’étais à deux doigts d’appeler les secours.
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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeMar 11 Mai - 22:14

    Kim avança, légèrement nauséeuse, jusqu’à l’escalier. Elle leva le pied droit pour monter la première marche et se sentit juste partir en arrière, puis ce fut le trou noir. Tout comme quelques instants dans le hall de Berkeley. Elle était trop faible, beaucoup trop faible pour supporter tout ce qui l’affligeait ces derniers temps. Fort heureusement, elle avait eu la bonne idée de ne pas faire fuir, ou, du moins, de ne pas envoyer Ethan sur les roses. Et puisqu’il la suivait, il allait s’occuper d’elle. Non ?

    La jeune femme ne sut pas combien de temps elle resta sans connaissance. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, ses jambes étaient engourdies, son esprit légèrement trop embrumé pour qu’elle puisse aligner deux pensées cohérentes. La blonde se demanda, l’espèce de quelques secondes, où elle se trouvait. Sa main, posée sur le tissu usé du canapé de son salon, lui donna la réponse. Chez elle. Elle était chez elle. Soulagée, elle s’autorisa un discret soupir, puis jeta un oeil autour d’elle. La seule chose, ou, du moins, la seule personne qui meublait l’espace, d’ordinaire vide, de l’appartement n’était autre qu’Ethan. Il l’avait ramassée dans l’escalier, manifestement. Elle s’apprêtait à sourire lorsque son regard se posa sur son propre téléphone portable, entre les mains du jeune homme. Son cerveau, encore engourdi, tourna pourtant à plein régime. Elle ne le croyait pas capable de lui voler quoi que ce soit, encore que, tout le monde pouvait surprendre. Mais Kim était tout de même intiment persuadée qu’il était honnête. Après tout, il n’avait pas du tout essayé de profiter de la situation depuis trois bons quart d’heure qu’ils se connaissaient, et les occasions étaient nombreuses. L’étudiante se sentit soudainement vexée. Etait-elle à ce point repoussante ? Elle chassa la question aussi vite qu’elle était arrivée, et en revint à son point de départ. Si il ne souhaitait pas la voler, alors que faisait-il avec son cellulaire ?

    Avançant la main pour le reprendre, elle réalisa qu’il souhaitait probablement appeler les urgences. Pour elle. Son bras trembla puis retomba sur ses genoux. Combien de fois avait-elle pu exprimer son dégoût des hôpitaux autour d’elle ? Combien de fois ? Ca n’avait rien à voir avec un quelconque égoïsme, ou un simple caprice. Kim ne pouvait entrer dans un hôpital sans revoir la scène, sans arrêt. Encore et encore..


    Elle frissonna en entendant sa voix, qui la ramenait à la réalité. De mauvais souvenirs, de simples mauvais souvenirs. Du vent. Il fallait qu’elle réussisse à chasser tout ça. Ca ne servait à rien. Strictement à rien. Tout ça était derrière elle et il fallait qu’elle s’y fasse. Pouvait-on s’y faire un jour ?

    Ravalant ses larmes, Kim se leva, et, sans un regard pour le jeune homme toujours assis sur son l’accoudoir du sofa. Elle avait besoin d’un remontant. Non pas de l’alcool, mais une tasse - ou, pourquoi pas un bol - de thé. C’était sa recette à elle. Depuis le début de son adolescence, il n’y avait que ça pour lui remonter le moral. Ou la rassurer. Ou encore, apaiser certains maux. Bref, c’était ce qu’il y avait de mieux pour l’instant présent.

    Appuyée contre le plan de travail noir, le regard perdu dans la contemplation qu’offrait la fenêtre face à elle, la jeune femme attendait patiemment que le micro-ondes émette enfin son ‘bip’ reconnaissable. Elle extirpa finalement la tasse tiède de l’habitacle avant le bruit, exaspérée par la lenteur de la manoeuvre. Il ne fallut pas dix secondes pour choisir le sachet de thé correspondant à son humeur du jour. Le choix était restreint : il n’y avait qu’une seule sorte.

    Kim revint au salon, consciente que son attitude n’était pas des plus polies, alors qu’Ethan lui avait sans aucun doute sauvé la mise, deux fois. Sans lui, ç’aurait été les urgences sans discuter. Elle s’en rendait compte, et se serait volontiers excusée si le coeur y avait été. Mais elle ne s’en voulait même pas. Du moins, pas de sa colère. De sa violence, si, probablement. Pas maintenant, hélas. L’étudiante ne se sentait même pas assez en forme pour lui demander de s’en aller. Elle se laissa tomber sur le canapé, et fixa, silencieuse, le mur face à elle.

    « Merci » fit-elle, au bout d’un moment.

    Elle risqua un regard vers lui. Il tenait toujours son téléphone portable. Avec douceur, elle lui prit et le déposa sur la table basse. Kim replia ses jambes sous elle, et porta la tasse à ses lèvres. L’eau chaude lui brûla les lèvres mais elle passa outre et but une longue rasade. Certes, ça n’allait pas la nourri, mais ça allait lui faire du bien.

    « Excuse-moi » bredouilla-t-elle en se maudissant intérieurement.

    Aujourd’hui était un jour à marquer d’une pierre blanche. Kim ne s’excusait jamais. Pas par arrogance, seulement par orgueil. Ce qui avait été fait ne pouvait être défait, et des excuses ne pouvaient rien y changer, sinon le regard que portait la personne visée sur les évènements. Et, ce regard avait-il une importance ? En général, non. Là, peut-être que si. La jeune femme fronça les sourcils, se rembrunit et se tassa sur elle-même. Le thé n’allait peut-être pas suffire, finalement.
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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeMar 11 Mai - 23:46

    Lorsque Kim était revenue à elle, j’avais élevé la voix pour m’adresser à elle, plus sous l’effet de l’inquiétude que d’une véritable colère. Je savais pertinemment que si elle n’avait pas repris connaissance, on pouvait considérer mon attente d’une demi-heure comme de la non-assistance à personne en danger. Et la pression retombant, je m’étais laissé emporter. Mon ton un peu plus bourru cependant eut pour effet de la ramener tout à fait dans la réalité et elle ne sembla pas m’en tenir rigueur.

    La jeune femme ne dit rien, mais je percevais nettement son angoisse. J’avais le pressentiment qu’elle était en lien avec la menace de l’hôpital mais j’étais incapable d’en discerner le pourquoi du comment. Il émanait d’elle une profonde détresse à cet instant et j’étais frustré de ne pouvoir lui venir en aide. Je choisis donc d’attendre, de voir ce qu’elle déciderait de me dire. Lorsqu’elle se leva du canapé, je voulus dans un premier temps l’en empêcher. Puis je me ravisai. La façon dont elle s’était comportée dans le hall de l’université m’incitait plus à la laisser aller et à rester en retrait, prêt à intervenir au cas où.

    J’observai donc Kim se préparer un thé avant de revenir s’installer sur le canapé. Sa démarche était mal assurée et la façon dont elle s’était appuyée sur le plan de travail pendant que l’eau chauffait au micro-onde, me laissait penser qu’elle était encore bien faible. Dans mon esprit, les choses étaient claires. Quoi qu’elle puisse dire, il était hors de question que je la laisse seule dans son état. Mais au lieu des menaces auxquelles je m’attendais, j’eus droit à des remerciements. Surpris, je ne répondis pas.

    La jolie blonde leva alors sur moi un regard à la fois fatigué et plein de douceur. Sans un mot, elle me reprit son téléphone que je n’avais pas lâché depuis qu’elle était revenue à elle, et elle le posa sur la table basse. Je ne fis pas plus de commentaire et la regardai se recroqueviller sur le canapé avant de boire une gorgée de thé brûlant. Elle me présenta alors ses excuses mais je ne savais pas trop de quoi elle s’excusait exactement. Ça n’avait pas vraiment d’importance d’ailleurs et je ne demandai pas de précisions.


    - En fait, c’est à moi de m’excuser par avance, dis-je en enfonçant mes mains dans mes poches. Vu ce qui vient de se passer, je…

    Je n’eus pas le temps d’achever ma phrase. Kim venait de laisser échapper sa tasse de ses mains et le thé bouillant vint se répandre sur sa jambe, déclenchant une série de jurons de sa part. Réagissant immédiatement, je vins près d’elle pour ramasser la tasse et examiner les dégâts. Fidèle à ce qu’elle m’avait montré d’elle auparavant, la jeune femme me repoussa, m’interdisant de la toucher. D’autorité, je saisis ses poignets et la maintins fermement avant de planter mes yeux dans les siens.

    - Maintenant ça suffit. Soit tu te laisses faire sans discuter, soit je t’emmène aux urgences par la peau du cul !

    J’avais parlé d’un ton qui ne laissait aucune place à la discussion. Je voulais bien être gentil mais dans le cas présent, un peu d’autorité devenait nécessaire. Dans l’état où elle se trouvait, Kim n’était pas capable de réfléchir de façon rationnelle. Depuis son malaise dans l’escalier, ma conscience me dictait de l’obliger à voir un médecin et seule sa forte réticence me retenait. Mais si elle n’y mettait pas un peu du sien, je n’allais plus lui laisser le choix. La jeune femme sembla le comprendre car je sentis sa résistance diminuer et je lâchai alors doucement ses poignets.

    - La salle de bain est par où ?

    L’aidant à se lever, je l’accompagnai dans la pièce d’eau et lui demandai d’enlever son pantalon. Comme je m’y attendais, je dus insister et la menacer de le faire à sa place mais elle finit par s’exécuter. Je la fis alors assoir sur le rebord de la baignoire, les jambes à l’intérieur, et attrapant la pomme de douche, je fis couler de l’eau froide sur la marque rouge qui était apparue au niveau de son genou gauche.il y en avait bien pour dix bonnes minutes. Il ne me fallut pas longtemps pour repérer la cicatrice nettement visible sur sa cuisse. Je fis naturellement le lien avec sa hantise des hôpitaux mais par respect, je ne posai aucune question. Je me doutais cependant qu’elle n’était pas dupe et savait pertinemment que j’avais remarqué sa cicatrice.
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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeDim 23 Mai - 17:00

    Kim soupira d’aise en sentant les effluves du thé arriver à ses narines. Si ses mains tremblaient légèrement, elle n’y fit pas attention et porta la tasse à ses lèvres. La journée avait été rude, trop rude, pour qu’elle ne finisse pas par se laisser aller. Même si un inconnu était assis à moins de cinquante centimètres d’elle, avec pour intention de la flanquer dans une ambulance au moindre nouveau signe de faiblesse. Même si cela la terrifiait, rien qu’à l’idée, elle décida d’oublier. Les yeux fermés, elle s’appuya contre le dossier, bien décidée à s’endormir. Seule la voix d’Ethan l’empêcha de sombrer directement dans le sommeil.

    Seulement, essayez donc de vous endormir avec une tasse de thé brûlant dans les mains. Kim avait légèrement oublié ce détail. A croire qu’elle passait à côté de l’essentiel, aujourd’hui. Ses doigts lâchèrent la tasse avec autant de facilité que si la jeune femme en avait eu envie. Elle ne se rendit pas immédiatement compte à quel point l’eau de son thé était chaude, et à quel point sa cuisse la brûlait. Simplement que le contact du jean trempé contre sa peau était.. Désagréable. La brûlure vint après. Et les jurons avec. La blonde finit par se taire, consciente qu’elle n’était pas seule et qu’elle allait finir par passer pour quelqu’un de vulgaire. Peut-être est-ce ce que je suis, pensa-t-elle en serrant le poing, de douleur. Elle voulut déplier les jambes mais Ethan avait bondit face à elle - pour ne pas dire, lui avait littéralement sauté dessus - et commençait déjà à palper son genoux. L’étudiante savait pertinemment qu’il souhaitait juste constater les dégâts occasionnés par l’eau bouillante, mais elle détestait qu’on la touche. Du moins, qu’on touche sa jambe gauche.

    « Ôte tes mains de ma jambe » grinça-t-elle en le repoussant.

    Elle n’était pas franchement certaine qu’il allait obtempérer. Et il n’obtempéra pas. Ethan saisit ses poignets avec une telle fermeté qu’elle ne put s’empêcher de retenir un cri. Pourquoi les hommes finissaient-ils toujours par se montrer si violents ? Peut-être l’aurait-elle dit si sa cuisse n’avait pas commencée à l’élancer sérieusement, l’obligeant à garder la bouche fermée. Elle ne crierait pas parce qu’elle avait mal, pas plus qu’elle n’avait crié lorsqu’une balle avait percé sa cuisse, plusieurs années auparavant. A ce souvenir, la jeune femme tressaillit. Ou était-ce le regard bleu-vert d’Ethan ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Serrant les dents, elle retint à grand peine les larmes qui menaçaient de couler et ferma les yeux. Il était totalement exclu qu’elle pleure, à plus forte raison devant quelqu’un dont elle ne connaissait que le nom. Hochant vivement la tête lorsqu’il parla, elle ne fit aucun mouvement pour se dégager, sachant qu’il ne la laisserait pas faire. Et elle n’était pas assez en forme pour lui donner des coups, coups qu’il, au passage, ne méritait pas. Sa bienveillance agaçante étant néanmoins agréable, il fallait qu’elle l’avoue. Mais pas à haute voix. Jamais.

    « Première porte à gauche » fit-elle, lorsqu’il lui demanda où était la salle de bains.

    De nouveau, lorsqu’elle se leva, Kim retint un cri. Bouger lui était douloureux mais elle ne l’admettrait pas. Elle n’avait jamais extériorisé sa douleur, physique ou psychologique, et ça n’était pas maintenant qu’elle allait commencer. Surtout devant un inconnu. Même si il lui était venu en aide. Certaine que son apparente démarche assurée ne devait pas être très crédible, elle se donna une contenance en regardant dans le vague, droit devant elle. Poussant la porte, la blonde eut un pauvre sourire. Il était évident, rien qu’au premier regard porté sur la salle de bains, qu’elle vivait seule. Pour qui allait-elle passer ? Une associable reclue ? Bah, tant pis pour les apparences, au point où j’en suis, pensa-t-elle.

    Elle se tourna vers Ethan, qui ne s’était pas départi de son air autoritaire. Certaines personnes pouvaient se montrer terriblement entêtées. D’ordinaire, Kim détestait ça, et le faisait savoir. Là.. Elle n’y pouvait rien et savait pertinemment qu’il ne bougerait pas d’ici tant qu’elle ne montrait plus aucun signe de faiblesse. Elle ne put néanmoins retenir un hoquet indigné lorsqu’il lui demanda - non, lui ordonna - d’enlever son jean.

    « Tu ne crois quand même pas que je vais.. » commença-t-elle, un brin menaçante.

    La réponse ne se fit pas attendre, impérieuse et autoritaire. Reculant d’un pas, la jeune femme lui tourna le dos, en grommelant. Elle détestait qu’on la force à faire quelque chose, à plus forte raison se déshabiller, surtout si on la menaçait de le faire à sa place. Être pieds et poings liés la dégoûtait. Ce genre de situations la mettait hors d’elle. Et, en l’instant présent, elle ne parvenait même pas à se mettre en colère, tant sa fatigue et sa lassitude étaient grandes. Obtempérant lorsqu’il lui demanda de s’asseoir, elle lui jeta un coup d’oeil curieux. Depuis qu’elle s’était évanouie dans le hall du campus, il n’avait jamais essayé de profiter de la situation. Une idée fusa dans l’esprit de la jeune femme et elle ne put s’empêcher d’éclater de rire. Aussitôt, la brûlure de son genoux se rappela à son bon souvenir et elle serra les poings, tandis qu’Ethan faisait couler l’eau froide sur sa peau.

    Il lui fallut quelques minutes pour se détendre et Kim poussa un profond soupir lorsque la sensation d’intense chaleur diminua pour laisser place au froid. Elle leva la tête et surprit le regard du jeune homme sur sa cuisse. Gauche. D’instinct, la blonde plaqua sa main sur sa cicatrice. Elle n’avait jamais aimé qu’on regarde cette partie-là de son anatomie. Trop de sang, trop de mauvais souvenirs, trop de tristesse avaient découlé de cette cicatrice. Et si oublier n’était pas chose aisée, rester indifférente l’était encore plus qu’elle devait chaque jour poser les yeux sur cette boursouflure du destin.

    « Regarde ailleurs, s’il te plaît.. » murmura-t-elle.

    Sa main, crispée sur sa cuisse, tremblait, et elle dû poser l’autre dessus pour se calmer. Silencieuse, elle écoutait l’eau. Enfant, elle adorait partir avec ses parents en vacances. Son père avait acquis, grâce à ses économies, une petite maison à deux heures de route de Los Angeles et ils y allaient souvent, du moins, avant le onze septembre. Depuis, Kim détestait l’océan. En fait, elle haïssait tout ce qui lui rappelait l’un ou l’autre de ses parents. Elle se haïssait. Un délicieux sujet pour les psychiatres, pensa-t-elle.

    Si la marque rouge sur son genoux était toujours là, la brûlure elle, avait disparu. Du moins, pour le moment. Kim savait que dès que le débit d’eau froide se stopperait, elle aurait de nouveau mal. Mais elle avait froid. Levant les yeux vers Ethan, elle lui adressa un regard implorant. Et sincère. Décidément, songea-t-elle se levant. Avec toute la délicatesse dont elle pouvait faire preuve, la jeune femme prit la paume de douche de ses mains et coupa l’eau. Elle enjamba le rebord de la bannière et attrapa maladroitement le premier linge qui était à sa portée. Hésitant à sécher son genoux, elle préféra tamponner légèrement plutôt que frotter la matière éponge contre sa peau. Même si elle supportait la douleur, Kim n’était pas masochiste. Se faire mal était inutile et elle le savait.

    « Reste là » fit-elle, en sortant de la salle de bains. « Enfin, non, bouge de là, plutôt » ajouta-t-elle avec l’ombre d’un sourire, en passant furtivement la tête dans l’encadrement de la porte.

    Il ne lui fallut qu’un pas pour se rendre compte que marcher n’était pas difficile mais que son genoux l’élançait terriblement. Serrant les dents, elle poussa la porte de sa chambre, et, afin d’être certaine qu’Ethan ne la suivrait pas jusqu’ici, referma à clé. Ça n’était pas par méfiance, simplement parce qu’elle souhaitait avoir, ne serait-ce qu’une minute de tranquillité. Seule. La jeune femme souleva son oreiller et attrapa le pantalon dont la couleur avait fini par disparaître avec les années, et qui lui servait de pyjama. Le bas du vêtement ne traînait plus autant sur le sol que lorsqu’elle avait dix ans, mais elle n’était pas assez grande pour pouvoir prétendre être la propriétaire d’origine. Ou, du moins, la personne pour laquelle on avait acheté ce pantalon au départ. Soupirant, l’étudiante s’examina dans le psyché accroché contre sa porte. Elle était plus pâle qu’à l’ordinaire, et ses lèvres tremblaient légèrement. Hormis ça, elle n’avait pas encore trop mauvaise mine. Elle jeta un œil à son sous-pull couleur prune, et, avec une moue, l’ôta pour le remplacer par un tee-shirt beige et propre. D’une main experte, Kim remonta ses cheveux sur le sommet de son crâne et les attacha. Ainsi, elle était plus présentable.

    Après avoir ouvert sa porte, elle jeta un oeil dans la salle de bains. Ethan ne s’y trouvait plus. Haussant les épaules, elle retourna au salon et ouvrit de grands yeux surpris. Personne. Et la tasse de thé n’était plus sur le sol. La jeune femme fronça les sourcils. D’accord, il ne lui devait rien mais ça n’était pas une raison pour se sauver dès qu’elle avait le dos tourné. De plus, il n’avait pas donné l’impression de vouloir partir.

    « Hm, Ethan ? » fit-elle en s’avançant dans la pièce où le silence régnait.
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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeDim 23 Mai - 19:11

    Dès qu’elle prit conscience que sa cicatrice était dans mon champ de vision, Kim me demanda de regarder ailleurs. Je levai alors les yeux vers elle sans un mot. J’étais intrigué, je ne pouvais prétendre le contraire. Mais il eut été particulièrement déplacé de poser des questions et je n’avais pas l’intention de me montrer indiscret. La plupart ne se seraient pas gênés, mais je n’étais pas de ceux-là. J’étais là pour aider la jeune femme, pas pour lui faire subir un interrogatoire déplacé.

    Pourtant, j’avais vu sa main se crisper lorsqu’elle l’avait plaquée contre sa cuisse pour cacher sa cicatrice. Et à présent que je regardais son visage, je pouvais y lire toute cette détresse et cette souffrance qu’elle tentait désespérément de garder pour elle. J’avais vu son regard s’embuer avant qu’elle ne ferme précipitamment les yeux pour retenir ses larmes. Qu’avait-elle donc vécu pour porter tant de souffrance sur ses épaules ? et malgré tout, elle s’efforçait de rester forte et j’admirais sincèrement la façon dont elle y parvenait. À cet instant, j’aurais voulu la prendre dans mes bras, lui donner rien qu’une minute la possibilité de se laisser aller, d’évacuer ce chagrin qui la rongeait et dont je ne connaissais pas la cause. Mais je n’en fis rien. Qui étais-je pour prétendre lui apporter du réconfort. Je ne savais rien de son histoire ni de ses états d’âmes. Je n’avais aucun droit de lui demander de s’épancher sous prétexte que je me sentais impuissant à lui venir en aide.

    De longues minutes s’écoulèrent dans le silence le plus complet avant que la jolie blonde ne m’implore du regard pour arrêter l’eau. Estimant qu’il s’était passé assez de temps, je la laissai reprendre la pomme de douche et couper l’eau. Maladroitement, elle se releva et attrapa une serviette éponge pour se sécher délicatement. Elle me demanda alors de rester là avant de se raviser et de me demander de bouger. Je souris avec indulgence. Elle ne devait plus très bien savoir où elle en était et je ne lui tins pas rigueur de son inconstance.

    Tandis que la jeune femme allait s’enfermer dans sa chambre, je retournai au salon. La tasse renversée trônait toujours sur le sol devant la table basse et je me penchai pour la ramasser avant d’aller vers la cuisine. Je la déposai dans l’évier et me saisis d’une éponge pour aller essuyer le sol. Lorsqu’il n’y eut plus de trace de l’incident, je retournai dans la cuisine pour y laver rapidement la tasse et profiter que la demoiselle était occupée pour lui refaire un thé. Je l’avais vue faire la première fois et je n’eus donc pas besoin de fouiller dans les placards pour trouver un sachet à faire infuser. J’avais à peine terminé lorsque j’entendis la voix de Kim qui m’appelait depuis le salon.


    - Je suis là, dis-je en revenant dans la pièce principale.

    Elle affichait une expression ambigüe, comme si elle était à la fois contente que je ne sois pas parti et déçue de ne pas être débarrassée de ma présence.


    - Je t’ai refait du thé, ajoutai-je en déposant la tasse fumante sur la table basse. Essaie de le boire celui-ci, complétai-je avec un sourire.

    La jeune femme se réinstalla sur le canapé et je pris place à côté d’elle. À nouveau le silence s’installa et je le respectai. Entre chaque gorgée de thé, elle reposait la tasse sur la table, comme si elle craignait de l’échapper à nouveau. Puis, au bout d’un moment, je vis ses paupières s’alourdir et elle finit par s’endormir. Épuisée, elle n’avait pas pu lutter davantage. Sa tête avait basculé en arrière et reposait sur le dossier du canapé. Si elle restait comme ça, elle risquait de se réveiller avec un sacré torticolis. Je m’approchai doucement et avec précaution, je la soulevai dans mes bras, veillant à ne pas la réveiller. Je la transportai à sa chambre que j’avais repérée juste avant et la déposai délicatement sur son lit. Remontant les couvertures sur elle, je m’assurai qu’elle était bien installée.

    Je ne pus m’empêcher de constater qu’elle semblait enfin apaisée. Comme si le sommeil lui offrait le réconfort dont elle avait besoin. Son visage s’était détendu et elle avait l’air bien. Il y avait beaucoup de jolies filles sur le campus mais Kim était différente. Elle n’était pas simplement jolie, elle était belle. Son visage aux traits fins et harmonieux, ses cheveux blonds noués avec savoir faire, ses mains soignées qui reposaient tranquillement sur les draps… tout en elle ravissait l’œil. Elle dégageait un mélange de force et de fragilité dont seules les femmes avaient le secret. Attendri par ce doux spectacle, je souris et me penchai vers elle. Effleurant doucement sa joue, je replaçai une mèche rebelle derrière on oreille et je ne pus m’empêcher de déposer le plus léger des baisers sur son front. Puis, je quittai la chambre sur la pointe des pieds, laissant la porte entrouverte pour entendre s’il y avait un problème.

    Une fois dans le couloir, je poussai un profond soupir pour reprendre mes esprits. Ça n’était pas le moment de me laisser aller. À mesure que les heures passaient, je me sentais de plus en plus attiré par la jeune femme. Mais je n’avais aucune intention de profiter de la situation. D’ailleurs, peut-être étais-je moi-même influencé par sa détresse présente. Chassant ces pensées de mon esprit, je retournai au salon et cherchai du regard de quoi m’occuper. Bien entendu, je me dirigeai immédiatement vers une étagère remplie de livres et je me permis d’en prendre un avant de m’installer sur le canapé.

    Deux heures s’écoulèrent encore et la nuit était tombée lorsque j’entendis du bruit en provenance de la chambre de Kim. Posant immédiatement le livre que je lisais, je m’y précipitai et trouvai la jeune femme agitée dans son lit. Elle ne s’était pas réveillée mais parlait dans son sommeil tandis qu’elle se tournait frénétiquement d’un côté et de l’autre. Des larmes avaient franchi ses paupières closes et ruisselaient à présent sur ses joues. Des mèches de cheveux étaient collées sur son front trempé de sueur. Les mots qu’elle prononçait n’avaient pas vraiment de sens et je compris seulement qu’il était question de sa mère. Je vins m’assoir au bord du lit et posait une main sur son épaule pour la secouer doucement.


    - Kim ! Réveille-toi. Tu fais un mauvais rêve.

    La jolie blonde sortit brusquement du sommeil et se redressa en sursaut. D’un geste rassurant et protecteur, je l’entourai de mes bras et l’attirai contre moi. Elle paraissait terrorisée et je fis de mon mieux pour la rassurer. Une main dans son dos, l’autre derrière sa tête, je lui caressai doucement les cheveux en murmurant des paroles apaisantes.

    - Calme-toi. Ce n’est rien. C’était juste un cauchemar. Tout va bien.
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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeDim 23 Mai - 23:57

    Kim hésita entre sourire et se renfrogner lorsqu’Ethan sortit de la cuisine. D’un côté, il n’avait pas déserté comme l’aurait fait n’importe qui. Elle ne pouvait que s’en sentir soulagée. D’un autre côté, elle aurait aimé être seule, complètement seule. Et il était là. Elle ne pouvait pas craquer, ç’aurait été.. Inconvenant. Plus pour son orgueil que pour autre chose. Depuis qu’elle avait perdu sa mère, l’étudiante s’interdisait tout geste de faiblesse en présence d’étranger, ou, même, de membre de sa famille. Elle ne pouvait concevoir qu’on puisse l’aider. Qu’un étranger puisse l’aider.

    Elle fixa la tasse qu’il déposa sur la table basse et réprima un sourire, écho à ses paroles. Elle n’était pas si maladroite, lorsqu’elle était en pleine possession de ses moyens. Evidemment, il n’était pas sensé le savoir puisque depuis le début de l’après-midi, la jeune femme était plutôt faible. Trop faible. S’installant sur le canapé, elle se promit mentalement de ne plus rater aucun repas. Avec de petits gestes vifs, elle portait la tasse à ses lèvres et la reposait précipitamment sur la table basse, consciente de sa fatigue et du tremblement de ses mains. Son genoux semblait prendre un malin plaisir à s’échauffer, depuis quelques minutes, comme pour lui rappeler que garder son thé trop près pouvait se révéler dangereux. La blonde soupira et reposa la tasse vide. Le silence régnait dans le salon et Kim n’éprouvait en rien le besoin de le meubler. Parler en vain était inutile et elle détestait le faire. Aussi garda-t-elle la bouche fermée.

    Appuyée contre le dossier du sofa, la jeune femme ferma les yeux, serrant frileusement son tee-shirt contre elle. Elle mit peu de temps à sombrer dans le sommeil, mais aurait voulu ne jamais s’endormir. Il lui semblait avoir tout juste fermé les yeux lorsque les premières images lui parvinrent. Elle les connaissait par coeur et, pourtant, était prise du même désespoir à chaque fois. Impuissante, elle assista de nouveau à cette fatale journée de mai.

    Les yeux de sa mère se levèrent vers le braqueur. Cagoulé, armé d’une Kalachnikov mortellement puissante, il terrorisait tous les clients de la banque depuis près de quatre heures. Les négociations avec la police semblaient en être au point mort. Des coups de feu avaient déjà été tirés, blessant un homme et sept policiers. Kim, allongée sur le sol comme les autres, ne broncha pas lorsque celui qui avait l’air d’être le chef de la bande s’était approché d’elle. Si elle ne voyait que ses yeux, elle n’en avait pas moins deviné ses intentions. Elle retint un haut-le-coeur en le voyant s’accroupir à côté d’elle.

    « Debout » ordonna-t-il en la saisissant par le bras.

    Elle allait s’exécuter, quand, du coin de l’oeil, elle vit sa mère se lever. Un mot. Rien qu’un mot avait suffit à donner assez de courage à Linda Sullivan pour s’opposer à un commando armé et prêt à tuer pour obtenir de l’argent. Un mot. Rien qu’un mot. Tout arriva très vite alors. Pétrifiée, Kim vit le braqueur crier à sa mère de se rallonger, et celle-ci lui signifier, d’un geste de la main, qu’elle n’obtempérerait pas. Puis, deux autres malfrats lever leurs armes et tirer, en direction de sa mère. Un sourire douloureux se peindre sur les lèvres de Linda alors qu’elle tombait en avant, le corps secoué par les impacts de balles. L’adolescente, qui, jusqu’ici, avait eut l’impression de se trouver dans une bulle insonorisée, hurla et se précipita sur sa mère. Celle-ci leva une main vers elle et effleura sa joue, tandis qu’une douleur transperçait la cuisse gauche de la jeune fille.

    Linda Sullivan ne devait plus jamais ouvrir les yeux, alors que ceux de sa fille unique se remplissait de larmes. L’adolescente tourna la tête vers le braqueur qui venait de lui tirer dessus et vit, horrifiée, qu’il allait l’écraser de toute sa masse. Roulant sur le côté, elle échappa de peu à cette montagne de muscles qui s’affaissa lourdement sur le sol, le dos criblé de balles. Kim balaya le hall de la banque d’un regard. Tout n’était que sang, coups de feu, désespoir. Elle hurla.


    Le retour à la réalité fut brutal. Haletante, l’étudiante se releva vivement, les joues noyées de larmes. Sa chambre, plongée dans la pénombre, était celle qu’elle occupait depuis qu’elle était entrée à Berkeley, il y avait bientôt trois ans de ça. Elle avait vingt ans et non seize. Et tout était.. Terminé ? Non, rien n’était terminé. Elle le savait, le trou béant occupant son coeur le lui rappelait chaque jour. Elle ne parviendrait jamais à faire son deuil si elle continuait sur cette voie et le savait parfaitement. Mais la jeune femme ne parvenait pas à faire autrement.

    Elle voulut lever les yeux vers Ethan, qu’elle savait tout proche puisqu’elle avait senti quelques secondes auparavant sa main sur son épaule, mais n’en eut pas le temps, se rendant compte qu’il l’avait enlacée. Kim ne le repoussa, se serrant plutôt contre lui. Il n’y avait pas de danger, ce qu’il lui disait le lui prouvait. Elle tenta, en vain, de retrouver son calme mais parvint tout juste à sangloter deux fois plus.

    « Ca n’était pas qu’un.. Cauchemar » réussit-elle à articuler.

    Enfouissement son visage dans l’épaule du jeune homme, elle étouffa ainsi le bruit de ses sanglots, qui lui était presque aussi douloureux que ses souvenirs. Pleurer était devenu sa hantise, depuis quatre ans. Elle vivait dans la peur panique de craquer devant quelqu’un qui ne comprendrait pas, quelqu’un à qui elle ne parviendrait pas à confier ce qu’elle avait vécu. En prenant la décision de taire son passé, elle avait conscience qu’elle avait fait de sa vie un véritable chantier, et que tout était entièrement de sa faute. Sa solitude, son isolement, sa totale absence de relations amoureuses durables, tout. Et il fallait qu’elle en prenne conscience maintenant, dans les bras d’un inconnu qui, manifestement, préférait les hommes. La situation était.. Risible.

    Un rire nerveux et totalement déplacé la secoua, et elle repoussa Ethan, non sans douceur. Essuyant son visage avec un pan de draps, elle se colla au mur et remonta ses genoux contre sa poitrine. Tout n’allait pas bien, elle le savait. Rien n’allait bien, en fait. Elle aurait voulu le dire, le hurler aux gens qu’elle aimait. Aimait-elle quelqu’un ? Kim n’en était plus certaine. Ses proches, loin de se montrer insensibles, avaient fini par se lasser de son attitude solitaire et avaient arrêté de prendre de ses nouvelles, se contentant d’un courriel, de temps à autre. Elle était seule. Toute seule

    « Reste avec moi » dit-elle à Ethan, sans réfléchir. « S’il te plaît » ajouta-t-elle en prenant son bras à deux mains.
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MessageSujet: Re: Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse. »   Victor Hugo a dit : « La femme a une puissance  singulière  qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence  de la faiblesse. » Icon_minitimeLun 24 Mai - 0:49

    La jeune femme se blottit contre moi, pleurant toute les larmes de son corps. Elle était secouée de violents sanglots et je la serrai un peu plus fort dans mes bras, la berçant doucement. Un instant, j’avais eu peur qu’elle me repousse mais il semblait que sa détresse ait fini par remporter le combat contre son orgueil et elle se laissait totalement aller à son chagrin. De longues minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne parvienne à articuler quelques mots entre deux hoquets. Sans vraiment me donner d’explications, elle m’informa que le mauvais rêve qu’elle venait de faire n’était pas qu’un simple cauchemar. Je n’avais pas besoin d’un dessin pour comprendre qu’elle revivait un épisode douloureux de son passé dans son sommeil. Encore une fois, je ne posai aucune question. Si elle voulait se confier, elle le ferait d’elle-même. Je me contentai simplement de renouveler mes propos rassurants.

    - Je suis là, ça va aller.

    Il ne faisait jamais bon être seul dans ces moments là et par ma simple présence, je pouvais lui apporter du réconfort. Après de longues minutes, Kim fut soudain prise d’un rire nerveux et me repoussa doucement. J’ignorai ce qui avait déclenché cet éclat mais je ne fis pas de commentaire. C’eut été inutile et déplacé. Les yeux rougis par les larmes, la jolie blonde s’adossa au mur, se recroquevillant sur elle-même. Sans prévenir, elle agrippa alors mon bras à deux mains, m’implorant de rester auprès d’elle. Surpris par ce changement soudain d’attitude de sa part, je mis quelques secondes à répondre. J’approchai alors ma main libre de son visage et de mon pouce, j’essuyai une larme sur sa joue avant d’écarter une mèche de ses cheveux dans un geste affectueux.

    - Je n’ai pas l’intention de partir.

    Visiblement rassurée, Kim libéra mon bras et j’en profitai pour retirer ma veste. J’ôtai également chaussures et chaussettes avant de soulever la couette pour me glisser à ses côtés en jean et chemise. À demi assis, j’écartai mon bras gauche et par ce geste, l’invitai à venir se blottir au creux de mon épaule. Telle une enfant apeurée, elle vint s’y réfugier et je l’enlaçai doucement. Elle avait posé une main sur mon torse et je la pris dans la mienne tandis que de l’autre, j’effleurai son bras dans une caresse discrète. À nouveau, je me permis un baiser, sur le dessus de sa tête cette fois. Je ne savais pas si elle l’avait senti ni comment elle allait réagir, mais ça m’importait peu.

    J’ignorais si la jeune femme voudrait se confier à moi. La seule chose que je pouvais faire était l’assurer de ma présence et me montrer attentif. Pour l’heure, j’avais pour objectif de sécher ses larmes et d’apaiser la tension que je sentais en elle. De longues minutes s’écoulèrent et peu à peu, sa respiration se fit plus lente et plus régulière tandis que son corps pesait un peu plus lourd contre moi, signe qu’elle commençait à se détendre. Je sentais son souffle chaud dans mon cou et la douceur de sa peau sous mes doigts. Un instant, je me pris à souhaiter que ce moment dure une éternité mais immédiatement, je m’en voulus d’avoir pensé ça. Un profond soupir souleva mon torse et je serrai un peu plus fort la main de Kim dans la mienne.

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