Apprendre à se connaitre (Capucine)

Les deux jeunes avaient marché pendant dix minutes. Pour Capucine, c'était un trajet assez long puisqu'elle avait l'habitude de prendre tout le temps un taxi. Cicy avait bien fait de mettre du déodorant, puisque le soleil tapait fort et lui brulait les épaules. Heureusement, ils étaient bientôt arrivés au bar. C'était une belle journée, vraiment. Au début, Cicy pensait passer une journée assez ennuyeuse puisqu'elle avait prévu de courir une heure ou une heure et demi, se baigner pour se rafraichir et rentrer chez elle. En gros, elle n'allait pas faire grand chose. Mais en cours de route, elle est tombée sur Jivan... Pour l'instant, le courant passait très bien entre eux et Jivan lui plaisait assez. Capucine attendait de savoir ce qu'il prendrait. Si Jivan avait pris directement de l'alccool, elle l'aurait bien-sûr mal pris. Jivan aurait sûrement baissé dans son estime. Mais, semblant lire dans ses pensées, il avait pris un Diabolo Menthe. Capucine ne prenait jamais d'alccool. Ou, si elle en prenait, c'était assez rare. Surtout dans les soirées, les Nights Club... Mais elle n'abusait jamais. La jeune blonde était assez raisonnable de ce côté là.

Le serveur nota la commande de Jivan et se tourna vers Capucine. Celle-ci n'eut pas besoin de réfléchir puisque, systématiquement, elle prenait un Diabolo Citron. Elle demanda au serveur de lui apporta sa boisson, puis se tourna vers Jivan. Ils étaient tous deux assis sur une table en terasse. Heureusement, ils étaient à l'ombre et une brise les rafraichissait, même si l'air était assez chaud. Le bar était à l'abri des voitures, des klaxons et de l'agitation de la ville. Cela faisait beaucoup de bien à Capucine. Au bout d'un moment, l'agitation lui donnait mal à la tête et elle se sentait constamment mal à l'aise. Parfois, elle préferait limite la campagne. Jivan lui demanda de lui parler d'elle. Capucine adorait parler d'elle, alors ça ne la gêna pas.

" En fait je viens d'arriver il y a environ une semaine ou plus. Je suis nouvelle à l'université et pour l'instant je suis des cours de musique. Avant, je chantais mais ça fait très longtemps que je n'ai plus recommencé. Sinon... Que dire. Je suis assez énervante puisqu'il parait que j'ai plein de défaut. ", avoua-t-elle. Elle savait très bien qu'elle n'était pas parfaite, même si elle aimait le paraître. " J'ai pris un appartement en colocation mais je ne sais pas encore avec qui je suis. Ensuite, j'écoute du rock et j'aime bien danser. J'aime la plage, les sorties, mais je n'aime pas trop l'agitation de la ville. Ah oui, et j'aime bien aller au cinéma. J'aime les skateurs ou les surfeurs, je voudrais une moto et j'adore les couleurs vives. "

Elle prit une inspiration et le serveur apporta les deux commandes. Elle lui sourit et le remercia. Comme elle avait la gorge sèche, elle prit une gorgée de son Diabolo Citron et reprit :

" Je n'aime pas ceux qui abusent de l'alccool et les pervers. J'aimerais bien avoir un tatouage. Qu'est-ce que tu veux savoir d'autre ? ", demanda-t-elle avec un sourire. " Après, c'est à toi. Je veux savoir tout de toi. ".

Pendant que Capucine lui donnait un peu plus d'informations sur elle, elle appercut Jivan sourire à différents endroits de son monologue. A son plus grand plaisir, Jivan rit lorsqu'elle lui annonca qu'elle n'aimait ni les alccooliques ni les pervers. Elle était persuadée que Jivan était un garçon très doux, presque innocent. En tout cas, elle aimerait bien qu'il soit ainsi. Lorsqu'elle lui dit aussi qu'elle aimait les tatouages, il eut un sourire malicieux. Elle se demanda à quoi il pensait. Avait-il lui aussi un tatouage ? Capucine en voulait un au bas du dos, représentant une étoile, ou alors une phrase. Quelque chose de beau. Mais ses parents lui avaient interdit. Bien sûr, Capucine ne leur obéissait pas, du moins pas tout le temps, mais c'etait juste que l'aiguille lui faisait peur. En plus, le bruit aussi lui faisait peur. Elle était très courageuse tant qu'il s'agissait de dire qu'elle voulait un tatouage, mais dès qu'il fallait le faire, elle était beaucoup môins sûre d'elle.

Il lui demanda des informations sur sa famille et ses amis. Pour l'instant, Capucine ne pouvait pas dire qu'elle était très entourée, mais en même temps elle venait d'arriver. On ne peut pas tout avoir. D'habitude, elle était très populaire. Il fallait qu'elle le prouve. En attendant, elle avait fait beaucoup de connaissances. Elle avait rencontré beaucoup d'étudiants à l'extérieur, mais elle n'avait parlé qu'a une dizaine, ou moins. Elle choisissait ses amis, et ses ennemis. Jivan lui plaisait beaucoup. Elle ne savait pas comment leur relation allait évoluer, mais elle l'appréciait. En plus, il était très beau. Exactement son genre.

" Alors... Je suis fille unique. J'ai une cousine qui est à l'université mais je ne l'ai pas encore vu. Je ne parle pas trop à mes parents, nous avons plus une relation... cordiale. Comme si nous étions des inconnus. Parfois, c'est assez compliqué mais je fais avec. J'ai fais la rencontre de quelques étudiants en dehors du campus. "

Elle sourit. En même temps, elle venait d'arriver. L'essentiel, c'est qu'elle ait fait des connaissances. Elle avait aussi une ennemie, mais elle ne voulait pas en parler. Inutile de la faire connaitre auprès de Jivan. Elle détacha ses cheveux qu'elle avait attaché en queue de cheval. Ils tombèrent sur ses épaules, soyeux et brillants. Elle était beaucoup plus détendue les cheveux lachés.

" Maintenant, c'est à toi. Je veux que tu me dises tout. Absolument tout. ", dit-elle avec un sourire charmeur.

Elle fut surprise et surtout flattée qu'il l'écoute du début à la fin sans se lasser. Souvent, son entourage disait à Capucine de moins parler d'elle, de s'intéresser plus aux autres... En tout cas, Jivan ne semblait pas être de cet avis. En même temps, ils venaient de se rencontrer et s'ils voulaient se connaitre, il fallait bien qu'ils s'écoutent et qu'ils se parlent. Elle l'écouta parler en se plongeant dans ses yeux. Elle en avait un peu plus appris sur lui. Il l'informa qu'il avait cinq frères et soeurs Capucine fut étonnée. Elle était fille unique, et tout le monde se plaignait d'avoir des frères et soeurs, en disant qu'on a moins d'attention ou de priviléges. C'était un peu vrai. Capucine avait plutôt de la chance d'être fille unique. Si ses parents avait eu un deuxième enfant, je crois qu'ils n'auraient pas su s'en sortir. D'ailleurs, avec un seul enfant seulement, c'était une catastrophe. Même si Capucine était assez bien élevée, elle était orgeuilleuse à cause d'eux.

Quand il lui parla des tatouages, il lui sembla qu'il hésitait. Puis, au bout de quelques secondes, il releva son tee shirt et lui montra les trois étoiles au bas de son ventre. Exactement ce que Capucine souhaitait. Certes, pas au même endoirts mais c'était exactement le même motif. Elle laissa son regard se balader un peu sur son ventre, puis il rabaissa son tee shirt et s'ébouriffa les cheveux. Ca y est, elle était sous son charme. Enfin, presque. Cicy adorait lorsqu'il s'ébouriffait les cheveux. Il faut dire aussi qu'il avait vraiment beaucoup de charme. Elle remarqua qu'il ne lui avait pas parlé de son adolescence. Capucine non plus ne l'avait pas fait. Ils avaient du avoir tous les deux une adolescence difficile. Encore un point commun. En toute franchise, elle lui dit :

" J'adore tes tatouages. Je voudrais me faire les mêmes étoiles, mais dans le dos. Ca t'a fait mal, ton tatouage ? Je crois que je craindrais, sur le ventre. Et tu partages une villa ?! J'ai seulement un appartement. Bon, il est pas mal mais ça manque encore un peu de décoration. J'en ai marre du blanc. "

Il lui demanda ensuite si elle désirait d'autres informations. Elle réfléchit et se demanda si elle pouvait se permettre de lui demander s'il était célibataire. Même si il venait tout juste d'arriver, il pouvait avoir une petite amie. Et aussi, il pouvait avoir une petite amie à Madrid avec qui il a gardé le contact. Elle hésitait vraiment. Elle but une gorgée de son Diabolo Citron.

" Tu es célibataire ? ", lui demanda-t-elle enfin. Bien-sûr, sa demande était accompagné d'un sourire.

Quand Capucine le questionna au niveau de la douleur pour son tatouage, Jivan ne joua pas les gros bras et lui avoua que ce n'était pas vraiment agréable. Capucine s'en doutait, même si quelques uns de son entourage disait qu'ils n'avaient rien senti. Elle était contente qu'il soit honnête avec elle. Il la prévint par contre qu'il fallait être sur de son choix. Capucine voulait depuis longtemps des étoiles au bas du dos. Ca lui plairait beaucoup, mais encore plus si elle ne sentait rien. On ne peut pas tout avoir. Jivan lui demanda si elle comptait le faire bientôt. Elle réfléchit un instant, fit la moue puis lui annonça :

" En fait, je t'avoue que j'ai un peu peur de l'aiguille. Mais oui, je vais le faire. Tu m'accompagneras ? ", demanda-t-elle avec un sourire.

Bien-sûr, si le tatouage était situé sur une partie intime, elle ne lui aurait pas proposé. Hors, c'était juste en bas du dos, et il devait avoir vu d'autres dos dans sa vie. Elle ne savait pas s'il l'accompagnerait, mais ça la soulagerait de savoir quelqu'un avec elle. Capucine ne savait pas du tout comment cela allait se passer. Elle savait juste qu'il y avait une aiguille, c'est tout. Et ça lui avait suffit pour ne pas y aller, jusque là. Maintenant qu'elle avait rencontré un tatoué qui lui avait dit que ce n'était pas l'horreur, elle se sentait mieux. Peut-être qu'elle le ferait. Mais si Jivan ne l'accompagnait pas, elle ne le ferait pas.

" Mes parents sont plutôt riches mais ils n'ont pas voulu me payer une villa. " Elle fit la moue, avant de continuer. " Ils m'ont dit qu'il fallait que j'apprenne à partager. "

Capucine n'avait jamais rien partagé. Etant fille unique, elle avait l'habitude d'avoir tous les priviléges. Surtout, ses parents la laissaient faire ce qu'elle voulait. Maintenant, ils essayaient de rattraper leur erreur mais Capucine tiendra-t-elle en colocation ? En tout cas elle avait peur que son ou sa colocataire ne l'apprécie pas. Qui sait sur qui elle tombera. Quand elle lui demanda s'il était célibataire, il lui répondit qu'il était libre comme l'air. Elle sourit. Souvent, les hommes préféraient être célibataires et avoir quelques aventures car ils considéraient les femmes comme jalouses. Ah, ces hommes... Il lui retourna la question et Capucine répondit :

" Non, pas pour l'instant. Mais dis moi, tu es plutôt un tombeur qui largue les filles comme des mouchoirs ou tu es plutôt fidèle ? "

Quand Capucine lui demanda de l'accompagner faire son tatouage, il lui sourit et lui répondit qu'il viendrait. Elle était heureuse qu'il n'essaie pas de profiter d'elle. Dans sa ville natale, tous les hommes la fréquentaient et jouaient les bons amis juste pour essayer de l'amadouer. Mais quand elle se refusait à eux, ils partaient, comme d'habitude. Depuis, la jeune blonde se méfie de tous les hommes qu'elle rencontre. Et pour qu'elle accorde sa confiance à un homme, il faut vraiment qu'elle le connaisse très bien. Capucine n'est plus autant facile à manipuler qu'elle ne l'était avant.

" Merci, c'est gentil .", dit-elle en souriant.

Jivan était vraiment adorable. Capucine commencait à bien l'aimer. Peut-être que leur relation se dirigeait plus vers une relation d'amitié qu'une relation amoureuse ? On ne peut jamais savoir, avec Capucine. Elle est assez imprévisible. Sinon, Jivan lui plaisait beaucoup, mais il ne semblait pas très intéressée par elle. Ou alors, il le cachait bien. Capucine but quelques gorgées de son Diabolo Citron. Elle regarda le verre de Jivan. Il était toujours plein, enfin presque.

Elle se demanda comment était Jivan encore. Capucine n'aimait pas particulièrement les rebelles. Elle les trouvait parfois trop lourds. Ce que Cicy aimait, c'était les artistes. Elle les trouvait plus doux, plus agréables. Les rebelles ne l'intéressaient pas du tout. D'ailleurs, tous ceux qu'elle rencontrait, elle les envoyait ballader. Quand elle était adolescente, elle répondait souvent aux professeurs et ne faisait aucun effort. A l'université, même si elle sèche quelques cours - pour l'instant, elle n'a séché qu'une matinée -, elle essaie de ne pas trop se faire remarquer. En dehors des cours, elle aime qu'on la regarde, qu'on la remarque, mais pendant les heures de classe, elle essaie de se faire oublier.

Jivan lui apprit qu'il n'avait pas toujours été très gentil avec les femmes. Capucine sourit et répondit :

" Au moins, tu es honnête, c'est l'essentiel. Je déteste les menteurs. Quel est ton type de femmes ? "

Quand elle posait ces questions, elle ne draguait pas. Elle essayait juste de savoir comment il la voyait, ce qu'il pensait...

Jivan sourit et reconnut qu'il était honnête. Il était aussi sûr de lui, mais pour Capucine, ce n'était pas un défaut. Justement, elle préferait les hommes sûrs d'eux, mais pas trop non plus. Jivan ajouta que toutes les vérités n'étaient pas bonnes à dire. En fait, Capucine pensait le contraire. Elle pensait qu'il fallait toujours dire ce qu'on pensait. En tout cas, c'est ce qu'elle faisait. Bien-sûr, parfois, elle était hypocrite, comme tout le monde. Mais elle le savait, et elle ne s'enfermait pas dans sa petite bulle en disant qu'elle était toujours très franche. Jivan par contre, devait perdre parfois des occasions de se taire en étant toujours très franc, mais Capucine aimait quand même ce trait de caractère. Au moins, avec lui, on était fixé.

" Sûrement. Je crois qu'il faut toujours dire ce que l'on pense, même si ça peut blesser. J'avoue que parfois je suis un peu hypocrite, mais c'est mieux de savoir dire la vérité tout le temps. ", dit-elle en souriant.

Puis, elle lui demanda quel était son type de femme. Niveau physique, Capucine correspondait. Elle était plus petite que Jivan, et possédait de jolis yeux bleus. Niveau caractère aussi, puisqu'elle disait souvent ce qu'elle pensait. Enfin, quand on lui demandait son avis. Elle n'hésiterait pas à dire non à son copain. Ce n'était pas une femme facile. Certains hommes renonçaient à elle à cause de cela. Mais Capucine pensait que si un partenaire dans un couple disait toujours oui à tout, la relation serait ennuyeuse.

Capucine se demanda si elle lui plaisait. Elle savait qu'elle correspondait à la description, mais peut-être qu'il disait ça en pensant à une autre femme. Elle n'osa pas lui demander et se contenta de penser qu'elle avait peut-être une chance avec lui. Qui sait ? Jivan lui retourna la question. Elle prit un inspiration et répondit :

" Alors... J'aime les hommes plus grands que moi. Assez musclé mais pas trop. Comme je te l'ai déjà dit, j'aime bien les skateurs ou les surfeurs. Après, je n'ai pas de préférence entre les blonds et les bruns. J'aime les hommes aux traits fins. Le regard compte beaucoup, aussi. Et il faut aussi qu'il ait un joli sourire. Niveau caractère, il ne faut pas qu'il soit trop faible ni trop dur. "

* Comme toi *, pensa-t-elle. Elle sourit, pensive. Il était exactement son genre d'homme, mais elle, était-elle son genre de femmes ? Incapable de lire dans ses pensées, elle retourna la question dans sa tête. Puis, elle posa son regard dans celui de Jivan et se demanda comment il la trouvait. Peut-être belle, puisqu'elle correspondait à sa description physique.

Alors Jivan aussi avait des complexes ? Capucine n'en avait aucun. Enfin. Elle se trouvait trop petite. Elle aurait aimé être un peu plus grande. C'était pour cela qu'elle portait souvent des talons. Quand elle portait des chaussures sans talons, comme ici des ballerines par exemple, elle se débrouillait toujours pour porter des vêtements qui affinaient sa silouhette. Ainsi, elle paraissait plus grande. Elle ne manquait pas d'astuces pour masquer sa petite taille, mais face à Jivan, il n'y avait aucun doute. Mais elle preferait de loin les hommes plus grands qu'elle. Elle se sentait mieux dans leur bras. Et puis, c'était aussi gênant de sortir avec un homme plus petit que soi. Mais, pour Capucine, ce serait assez difficile. D'habitude, les hommes étaient plus grands que les femmes.

Jivan avait aussi un beau regard, même si il avait l'air plus connu pour son sourire. En fait, il était vraiment beau. En tout cas, il plaisait beaucoup à Capucine. Elle était d'ailleurs étrangement bien avec lui. Elle aimait le regarder, lui parler. D'habitude, elle s'efforcait de séduire les hommes. Enfin, s'efforcer... D'habitude, ils venaient tous seuls. Mais là, elle n'osait pas lui faire des sourires charmeurs, ou encore rejetter ses cheveux en arrière. C'était bizarre. Mais ça lui plaisait assez.

Il la tira de ses réflexions en lui demandant si le cours de skate tenait toujours. Elle sourit et répondit sans hésiter :

" Bien-sûr ! Le jour m'est égal. Pas trop tard, quand même. Aujourd'hui. Ou demain ? Quand tu veux, quand tu es libre. ", dit-elle en souriant.

En fait, elle avait vraiment hâte de ce cours. Mais elle essayait de paraître détachée, même si le son de sa voix la trahissait. Elle aussi but quelque gorgées de son Diabolo Citron. Elle l'avait presque fini. Elle joua un peu avec sa paille, puis reporta son regard sur Jivan. Tout à l'heure, quand elle l'avait regardé, le regard de Jivan était devenu étrange. Ils traduisaient une émotion particulière mais Cicy ne sut pas laquelle. Peut-être était-il tout simplement heureux ? Elle le regarda dans les yeux, essayant de trouver le même regard qu'il y a quelques minutes.

Jivan aussi jouait avec sa paille. Ils avaient presque les même manies. Ils avaient aussi d'autres points communs : le rock, les sorties, la plage, et le fait qu'ils soient célibataires tous les deux. Capucine était persuadée qu'il ne le resterait pas longtemps. Dans cette ville, il y avait beaucoup de belles étudiantes cherchant un copain et Jivan était beau. Elle était sûre qu'il ne tarderait pas à trouver quelqu'un. Bizarrement, cette perspective ne la réjouissait pas outre mesure Elle préferait qu'il reste seul plutôt que de le voir en compagnie d'une femme. C'était bizarre, mais Capucine était assez possessive. Même s'ils ne sortaient pas ensemble, elle préferait qu'il reste ainsi. A moins qu'il ne soit un vrai tombeur, collectionant les aventures. Même s'il avait dit qu'il avait changé, enfin qu'il s'était amélioré, tout le monde peut faire des erreurs. Elle lui sourit.

Les deux jeunes se regardèrent dans les yeux pendant un long moment. Capucine ne vit pas le temps passer, il y avait quelque chose de... d'étrange. D'habitude, elle se lassait de regarder quelqu'un dans les yeux, alors elle détournait la tête. Ou alors elle faisait quelque chose d'autre. Mais là, elle restait plongée dans le regard de Jivan, et lui de même d'ailleurs. Au bout d'un instant, un des deux - Jivan - sembla reprendre ses esprits et lui sourit. Elle fit de même et se demanda si ses yeux avaient su rester impassible. Dans ce genre de moment là, elle ne controlait plus rien. Qui sait ce qui avait pu passer dans son regard ?

" Hum... D'accord. Je t'accompagne chez toi ou tu préferes que je t'attende à un endroit ? Personellement, ça me plairait de voir à quoi ressemble ton chez toi. " Elle sourit. En fait, si il ne voulait pas, elle l'obligerait.